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Laboratoire de langue et Alphabétisation scientifique au College Marie AnneLaboratoire de langue et Alphabétisation Scientifique « S'il est plus contraignant de relever de grands défis que de moindres, les probabilités de réussite sont en revanche plus grandes » André Pronovost Le monde évolue à un rythme hallucinant. Ne pas s’y perdre relève d’un grand défi. Nous n'avons que deux alternatives : évoluer avec lui en partageant ses progrès, ou nous laisser devancer en faisant du surplace au risque de nous retrouver en marge de la mondialisation. Les avancées technologiques et scientifiques sont de grande envergure et s’inscrivent dans la logique de la communication et de la formation. L’interconnexion, les échanges, l’expérimentation sont des facteurs clés d’une bonne formation. En plein XXIème siècle, le scientifique est cet agent qui mobilise les ressources nécessaires afin de comprendre et de maitriser son environnement. Pourquoi, mis à part la communication, la formation se voit-elle être un outil important ? La réponse s’avère simple : la formation est le plus sûr moyen de transmission du savoir et garantit la continuité du progrès. Dans cette optique, le Collège Marie-Anne a pu s’octroyer une place parmi les grands. En somme, depuis 50 ans, elle a lutté pour parfaire l’éducation de nombreuses jeunes filles haïtiennes et a ainsi posé sa pierre dans la construction d’Haïti. Depuis la 12ème, une fois par semaine voire deux, un professeur se présente dans notre salle de classe et se met à nous parler en anglais. Ses objectifs inscrits au tableau, il dispense son cours complètement en anglais, traduit rarement et travaille la phonétique. Parfois, il nous apprend même des chants. Mais retenons-nous la moitié de ce qu’il dit ? Comprenons-nous ses propos ? Serons-nous à même de les reproduire … ? Non, et la réponse est générale. Une langue étrangère sans introduction, c’est le désintéressement assuré. Tant soit peu, au fil des ans, cette langue s’est mise à compter. Elle est devenue l’un des atouts qui ouvre les portes sur le marché du travail. Considérant qu’après 13 longues années d’étude, certaines filles devront subir des tests en anglais pour émigrer en terre étrangère, ou poursuivre leurs études dans des écoles standards telle que Christian The King, cet apprentissage présente des faiblesses. Alors, si l’école est censée nous apporter l’essentiel de la langue, pourquoi devons-nous nous payer d’autres cours d’anglais ? En second lieu, un handicap se présente, pour certaines élèves de philosophie qui désirent choisir l’ingénierie électronique ou informatique, ou même les sciences. Ainsi tel professeur chevronné, dispense un cours d’électricité purement théorique aux élèves depuis leur Troisième. Mais c’est aux élèves, d’user d’imagination ou de bon sens pour se représenter les divers matériaux. Qu’est-ce qu’un calorimètre ? Une résistance ? Une cuve électrique ou un voltamètre ? Nulle ne saurait vous répondre. Mais demandez-leur sa fonction, ses divers formules ou équations mathématiques, toutes sauront vous répondre, voire vous les expliquer. Car démonstration, parcoeurisme, s’empilent pour se substituer à l’intelligence des filles pour cette matière. Deux fois par semaine, notre professeur vient, débite son cours, écrit des exercices que toutes les filles résolvent sans embuches. Est-ce la meilleure façon de transmettre un savoir ? En partie non ! Et c’est ce que nous déplorons. Amenées à être des universitaires, l’expérimentation pour nous est primordiale et la pratiquer régulièrement nous serait bénéfique. « Soyez des médecins », ne cesse de nous répéter Monsieur Valcourt, « Nous avons tant besoin de médecins en Haïti » soupire-t-il. Cependant, l’un des cours à la base de la biologie est défectueux. Qu’arrive-t-il ? La même rengaine : cours bien assimilé en classe, mais pratique bien pauvre ! Dispensé plus de deux fois par semaine, le cours de chimie est celui sur lequel beaucoup s’appuient pour augmenter leur coefficient, tant le professeur l’explique bien qu’il est facile à apprendre. Cependant, rien ne s’expérimente ; l’acide nitrique en contact avec l’oxygène de l’air devient roux ! Le saviez-vous ? Absolument ! L’avez-vous déjà vu ? Silence. Il n'y a plus personne. Vu l’importance de la chimie autour de nous, un cours de chimie dispensé par semaine, devrait non seulement nous instruire mais nous sensibiliser à prendre soin de ce qui nous entoure. Comment ne pas remarquer ce qui borde nos rues, tant elles sont mal odorants et indécentes à l'œil. Pourtant, la collecte de déchets ménagers, tels les restes de pâtés, de spaghettis, ou les pelures de bananes, peut être utile, soit au compostage, soit à la fabrication du carburant. Ce nouveau carburant, libère moins de gaz à effet de serre que ceux déjà responsables du réchauffement climatique. De plus, l’expérimentation amène l’innovation. Si depuis toujours, un cours de chimie se dispensait dans les règles de l’art d'apprendre, beaucoup de solutions auraient déjà vu le jour. Telle celle d’une agriculture en bonne et du forme, d'une alimentation bien équilibrée dans les écoles et à la maison, des moyens plus rapides et efficaces d’apprendre. Compte tenu de l’efficacité de l’éducation que notre école nous fournit, résoudre les problèmes ci-dessus contribuerait beaucoup à notre réussite et au progrès de la communauté. De ce fait, équiper d’un laboratoire linguistique, familiariser les élèves à des projecteurs, des écouteurs, des ordinateurs (le leur propre ou non), leur permettrait de mieux assimiler ce que le professeur peut leur offrir. De plus, un laboratoire de physique ou de chimie, pourvus divers matériaux et équipements liés à l’électricité, à la chimie et aux mathématiques, constituerait une bonne initiation de l'élève à ses prochaines études universitaires. Consciente et victime d’une longue journée de travail, ces laboratoires ne seraient pas ajouter aux cours pendant la journée, il faudrait dans ce cas, ajouter une heure entre les cours qui ne nous serait pas favorable. Pourtant, avoir ces laboratoires comme activité parascolaire serait la cerise sur le gâteau. Dans une ambiance décontractée et sereine, apprendre et expérimenter devient un jeu d’enfant. Qui veut juin prépare octobre. Sur cette même lancée, avoir une base en certaine notion pourrait être d’une grande utilité. En ayant conscience que ces problèmes évoqués sous-dessus ne représentent pas la moitié de nos maux quotidiens, nous les posons tant soit peu. Car, membres de cette immense famille que le Collège Marie-Anne forme, y trouver des solutions, relève de nos devoirs. Pour nous ainées, le départ est inévitable mais pour les plus jeunes, la solution à long terme est une question de survie. Survivre pour elles dans ce monde en rotation constante et de plus en plus scientifique, expérimentale, globale est importante. L’irréalisable est tenue pour irréalisable jusqu’à ce qu’on décide d’y faire face et de le combattre. En ce sens, si Haïti est le pays où l’impossible devient possible, le germe de l’espoir qui pousse en nous à de quoi s’alimenter. Rubrique: Education Auteur: Neissa Dorsinville | Date: 14 Mars 2016 |
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