Exclusion de Harry-hans Francois, Ph.D., N.D.| JobPaw.com

Exclusion


Exclusion consciemment recyclée ou nouvelle erreur politique
Dr. Harry-Hans François, Ph.D., N.D.
Certains observateurs de la scène politique haïtienne tristement arguent que le peuple haïtien, même après plus deux cents (200) ans d’histoire de peuple libre, ne peut pas encore se percevoir sur une seule fusion composée de plusieurs groupes d’hommes importés d’Afrique par les divers colons européens de l’époque. Ce qui, en retour, d’après ces mêmes observateurs, leur a empêché et empêche encore à forger une nation relativement paisible, exemplaire où les sentiments d’appartenance, de pluraliste, de respect mutuel, de civilité, de libre compétition et de patriotisme s’y règneraient. La confection de la Constitution de l’année 1987, plus spécialement à travers l’article 187, et des multitudes de levées sociopolitiques observées en Haïti après la proclamation de l’indépendance et aussi après l’année 1986 m’inspirent à me statuer sur le thème d’exclusion ou celui d’une nouvelle erreur politique.
En sciences sociales, la pensée ou la politique d’exclusion et/ou de droits de propriété d’un groupe s’aligne solidement avec l’expression latine «jus solis, jus sanguinis». En ce sens, les fondateurs de la nation haïtienne – l’armée indigène – avaient prévu la nécessité sociale «d’exclure les pures masses africaines» de la séparation du butin et des dynamiques sociopolitiques du pays. Cette nouvelle classe indigène faisait surtout référence d’une nationalité tout-a-fait indigène, créole et diverse qui seulement méritait et/ou héritait les droits de propriété dans la nouvelle Haïti. Tout le reste était exclu (Carl Denis, dans Pour Comprendre, p.34). Et on appréhende tout de suite que les autres noirs exclus n’étaient pas nés sur le sol St-Dominguois. Cette toute nouvelle classe sociale, les Indigènes, ne voyait pas de bon œil ces noirs étrangers au pays. Par contraste, ces noirs-fermiers et importes d’Afrique ne voulaient pas se bourriquer de travail au profit de ces nouveaux maitres, car ils pensaient retourner en Afrique afin de retrouver leurs frères.
En pratique, seul le « jus solis » faisait du sens à leurs yeux. Carl Denis, dans son ouvrage titré «Pour Comprendre» nous décrit les desiderata de ce groupe tout-puissant à l’époque. «Il s’agit, dit-il, non pas d’une classe sociale ou d’une race, mais plutôt de ceux qui, par leur naissance, par le jus solis, étaient des nationaux de St Domingue… Ce sont les descendants des Indiens Aborigènes, des Espagnols, des Africains, des Français ou des autres Européens qui peuplèrent ou fréquentèrent la partie Ouest d’Hispaniola, devenue St Domingue et en 1804 Haïti … Par Jus Solis, par Education et par Foi Religieuse, ces indigènes se considèrent psychologiquement comme des Propriétaires de l’Etat d’Haïti et comme etant les seuls fils légitimes ayant droit du pays». Et je mets accent sur les mots « éducation et foi religieuse », car ces constructions psychologiques, quoique aujourd’hui un peu variées et plus paternaliste qu’avant, fussent et restent encore l’axe central autour duquel tourne la lutte de classe en Haïti et du droit de la propriété de l’état. En dépit de tout, l’éducation de cette classe indigène était tout-à-fait française. Ainsi, ils voulaient rester socialement attachés à l’Europe afin de se faire paraître ou de se distinguer de ces fermiers ou de ces «noirs africains».
Jadis, comme au temps actuel, si quelqu’un peut se portraiturer comme étant un français ou un étranger quelconque, il n’appartient pas au peuple. En plus, si quelqu’un peut cacher ses sentiments de non-croyant à l’égard des rites noirs africains, lui aussi, il n’appartient pas aussi au bas-peuple. Quelle dichotomie, pourtant toujours poursuivie dans l’Haïti d’aujourd’hui! Toute une série de dynamiques sociopolitiques, économiques et éducatives ont été construites sur cette nécessité de prouver une sorte de supériorité individuelle, et qu’on n’est pas pauvre, sous-éduqué, ni un paysan haïtien qui serait né dans les coins reculés du pays. Plus que le scenario change au pays, plus que les croyances restent les mêmes. Cette prétention sociale, cultivée pendant plus deux cents d’histoire, a donc saturé toutes les générations haïtiennes et, du même coup, explique aujourd’hui l’existence ou cette soif envers le partage du pouvoir haïtien ou l’image d’une prétendue classe moyenne en Haïti. Elle a aussi entrainé toute une série de batailles fratricides, d’émeutes, d’ingérence administrative conduisant à plusieurs moments tristes où les aspirants et les postulants se livrent bataille à la conquête des biens de l’état, et j’en passe. Toujours des luttes et des compétitions banales entre individus oppressés et groupe d’individus envieux du patrimoine national.
Cette compétition sempiternelle, pourtant soutenue par la pensée d’exclusion, entre opprimés, groupe d’envieux et ceux du pouvoir actualisée pour l’accaparation du patrimoine national, s’il en reste encore aujourd’hui, a conduit à la corruption et à un état d’impunité chronique au pays. Elle explique aussi le constant problème de l’instabilité politique, de la pauvreté et celui du retardement ou du recul économique en Haïti. La scission du Nord et du Sud, les insurrections de Goman et d’Acaau, le mouvement des Cacos, des Tonton Macoutes, des Zinglindos et des Chimères, des Zinglins, des Piquets, la Guerre Civile Tricéphale - engageant Salnave et les Etats-Unis d’un côté, Domingue dans le Sud avec les Anglais et finalement Saget et les Français dans le Nord --, l’Occupation Américaine, les deux embargos ( 1804-1865 et 1991-1994) commerciaux imposés par les américains, l’indemnité de guerre par la France, les combats acharnés menés par le catholicisme contre la culture noire du paysan, les incessantes interventions étrangères ou multinationales dans les affaires administratives du pays, la politique de mains de fer de François Duvalier et du nouvel paternalisme de ces 40 dernières années, enfin la constante menace du dechoukage, etc. ., sont tous là afin de nous servir de guide d’histoire en l’année 2010.
Au cours des ans, l’esprit du colonialisme endémique, de la dominance, du séparatisme, et celui du droit au butin national n’a pas vraiment changé. Aujourd’hui, c’est le terme « indigène » et celui du « colon » qui ont un peu altéré. En effet, un bon nombre de fils naturels du pays se rêve encore de l’idée de se faire passer pour des petits étrangers et continuent à se distancer grandement des intérêts et besoins vitaux du pays. On observe encore plus d’acharnement et d’isolement envers la paysannerie. A mes yeux, le terme «noir paysan d’Afrique» a aussi changé pour être remplacé par une nouvelle tare sociale, plus notamment connue sous le titre de «dépaysé d’Haïti». Ce qui explique l’exclusion ou l’isolement politique de ce dernier groupe.
La crainte de l’un l’autre ou la tendance de non-appartenance existe encore. Et par le biais de l’article 187, les nouveaux fondateurs haïtiens de l’année 1987 ont bien voulu éliminer non seulement le «Jus Solis», mais aussi le «Jus Sanguinis». Ainsi, ils ont aussi, peut-être temporairement, consciemment immortalisé l’exclusion. En toute praticabilité, tous ceux qui exercent leur privilège de citoyenneté à l’étranger sont exclus de la politique ou de la production actuelle haïtienne. Et on comprend tout de suite qu’un pays qui pratique le séparatisme outrancier ou qui immortalise l’exclusion et la non- intégration de groupes divers dans ses affaires politiques reste condamné à subir des levées populaires, des émeutes et même des instances de destruction des biens privés et publics du pays.




Exclusion consciemment recyclée ou nouvelle erreur politique
Dr. Harry-Hans François, Ph.D., N.D.
Certains observateurs de la scène politique haïtienne tristement arguent que le peuple haïtien, même après plus deux cents (200) ans d’histoire de peuple libre, ne peut pas encore se percevoir sur une seule fusion composée de plusieurs groupes d’hommes importés d’Afrique par les divers colons européens de l’époque. Ce qui, en retour, d’après ces mêmes observateurs, leur a empêché et empêche encore à forger une nation relativement paisible, exemplaire où les sentiments d’appartenance, de pluraliste, de respect mutuel, de civilité, de libre compétition et de patriotisme s’y règneraient. La confection de la Constitution de l’année 1987, plus spécialement à travers l’article 187, et des multitudes de levées sociopolitiques observées en Haïti après la proclamation de l’indépendance et aussi après l’année 1986 m’inspirent à me statuer sur le thème d’exclusion ou celui d’une nouvelle erreur politique.
En sciences sociales, la pensée ou la politique d’exclusion et/ou de droits de propriété d’un groupe s’aligne solidement avec l’expression latine «jus solis, jus sanguinis». En ce sens, les fondateurs de la nation haïtienne – l’armée indigène – avaient prévu la nécessité sociale «d’exclure les pures masses africaines» de la séparation du butin et des dynamiques sociopolitiques du pays. Cette nouvelle classe indigène faisait surtout référence d’une nationalité tout-a-fait indigène, créole et diverse qui seulement méritait et/ou héritait les droits de propriété dans la nouvelle Haïti. Tout le reste était exclu (Carl Denis, dans Pour Comprendre, p.34). Et on appréhende tout de suite que les autres noirs exclus n’étaient pas nés sur le sol St-Dominguois. Cette toute nouvelle classe sociale, les Indigènes, ne voyait pas de bon œil ces noirs étrangers au pays. Par contraste, ces noirs-fermiers et importes d’Afrique ne voulaient pas se bourriquer de travail au profit de ces nouveaux maitres, car ils pensaient retourner en Afrique afin de retrouver leurs frères.
En pratique, seul le « jus solis » faisait du sens à leurs yeux. Carl Denis, dans son ouvrage titré «Pour Comprendre» nous décrit les desiderata de ce groupe tout-puissant à l’époque. «Il s’agit, dit-il, non pas d’une classe sociale ou d’une race, mais plutôt de ceux qui, par leur naissance, par le jus solis, étaient des nationaux de St Domingue… Ce sont les descendants des Indiens Aborigènes, des Espagnols, des Africains, des Français ou des autres Européens qui peuplèrent ou fréquentèrent la partie Ouest d’Hispaniola, devenue St Domingue et en 1804 Haïti … Par Jus Solis, par Education et par Foi Religieuse, ces indigènes se considèrent psychologiquement comme des Propriétaires de l’Etat d’Haïti et comme etant les seuls fils légitimes ayant droit du pays». Et je mets accent sur les mots « éducation et foi religieuse », car ces constructions psychologiques, quoique aujourd’hui un peu variées et plus paternaliste qu’avant, fussent et restent encore l’axe central autour duquel tourne la lutte de classe en Haïti et du droit de la propriété de l’état. En dépit de tout, l’éducation de cette classe indigène était tout-à-fait française. Ainsi, ils voulaient rester socialement attachés à l’Europe afin de se faire paraître ou de se distinguer de ces fermiers ou de ces «noirs africains».
Jadis, comme au temps actuel, si quelqu’un peut se portraiturer comme étant un français ou un étranger quelconque, il n’appartient pas au peuple. En plus, si quelqu’un peut cacher ses sentiments de non-croyant à l’égard des rites noirs africains, lui aussi, il n’appartient pas aussi au bas-peuple. Quelle dichotomie, pourtant toujours poursuivie dans l’Haïti d’aujourd’hui! Toute une série de dynamiques sociopolitiques, économiques et éducatives ont été construites sur cette nécessité de prouver une sorte de supériorité individuelle, et qu’on n’est pas pauvre, sous-éduqué, ni un paysan haïtien qui serait né dans les coins reculés du pays. Plus que le scenario change au pays, plus que les croyances restent les mêmes. Cette prétention sociale, cultivée pendant plus deux cents d’histoire, a donc saturé toutes les générations haïtiennes et, du même coup, explique aujourd’hui l’existence ou cette soif envers le partage du pouvoir haïtien ou l’image d’une prétendue classe moyenne en Haïti. Elle a aussi entrainé toute une série de batailles fratricides, d’émeutes, d’ingérence administrative conduisant à plusieurs moments tristes où les aspirants et les postulants se livrent bataille à la conquête des biens de l’état, et j’en passe. Toujours des luttes et des compétitions banales entre individus oppressés et groupe d’individus envieux du patrimoine national.
Cette compétition sempiternelle, pourtant soutenue par la pensée d’exclusion, entre opprimés, groupe d’envieux et ceux du pouvoir actualisée pour l’accaparation du patrimoine national, s’il en reste encore aujourd’hui, a conduit à la corruption et à un état d’impunité chronique au pays. Elle explique aussi le constant problème de l’instabilité politique, de la pauvreté et celui du retardement ou du recul économique en Haïti. La scission du Nord et du Sud, les insurrections de Goman et d’Acaau, le mouvement des Cacos, des Tonton Macoutes, des Zinglindos et des Chimères, des Zinglins, des Piquets, la Guerre Civile Tricéphale - engageant Salnave et les Etats-Unis d’un côté, Domingue dans le Sud avec les Anglais et finalement Saget et les Français dans le Nord --, l’Occupation Américaine, les deux embargos ( 1804-1865 et 1991-1994) commerciaux imposés par les américains, l’indemnité de guerre par la France, les combats acharnés menés par le catholicisme contre la culture noire du paysan, les incessantes interventions étrangères ou multinationales dans les affaires administratives du pays, la politique de mains de fer de François Duvalier et du nouvel paternalisme de ces 40 dernières années, enfin la constante menace du dechoukage, etc. ., sont tous là afin de nous servir de guide d’histoire en l’année 2010.
Au cours des ans, l’esprit du colonialisme endémique, de la dominance, du séparatisme, et celui du droit au butin national n’a pas vraiment changé. Aujourd’hui, c’est le terme « indigène » et celui du « colon » qui ont un peu altéré. En effet, un bon nombre de fils naturels du pays se rêve encore de l’idée de se faire passer pour des petits étrangers et continuent à se distancer grandement des intérêts et besoins vitaux du pays. On observe encore plus d’acharnement et d’isolement envers la paysannerie. A mes yeux, le terme «noir paysan d’Afrique» a aussi changé pour être remplacé par une nouvelle tare sociale, plus notamment connue sous le titre de «dépaysé d’Haïti». Ce qui explique l’exclusion ou l’isolement politique de ce dernier groupe.
La crainte de l’un l’autre ou la tendance de non-appartenance existe encore. Et par le biais de l’article 187, les nouveaux fondateurs haïtiens de l’année 1987 ont bien voulu éliminer non seulement le «Jus Solis», mais aussi le «Jus Sanguinis». Ainsi, ils ont aussi, peut-être temporairement, consciemment immortalisé l’exclusion. En toute praticabilité, tous ceux qui exercent leur privilège de citoyenneté à l’étranger sont exclus de la politique ou de la production actuelle haïtienne. Et on comprend tout de suite qu’un pays qui pratique le séparatisme outrancier ou qui immortalise l’exclusion et la non- intégration de groupes divers dans ses affaires politiques reste condamné à subir des levées populaires, des émeutes et même des instances de destruction des biens privés et publics du pays.




Rubrique: Education
Auteur: Harry-hans Francois, Ph.D., N.D. | drfrancoismissionpolyvalente@yahoo.com
Date: 1 Dec 2010
Liste complète des mémoires et travaux de recherche