Exploiter une Entreprise Individuellede Ronald Estrade| JobPaw.com

Exploiter une Entreprise Individuelle


Cela prend moins de 15 jours pour créer une entreprise individuelle au Québec. Avant le 12 janvier c’était plus de 25 jours en Haïti. Comme il n’est pas possible de diminuer ce temps, une nouvelle compagnie se propose d’encadrer les jeunes de la formation professionnelle et technique en vue de favoriser la compétitivité du pays suite aux élans de solidarité de la diaspora.
Dans la soirée du 2 février 2010, je me suis assis devant mon ordinateur et par le biais du Site Internet du Registraire des entreprises du Québec, j’ai rempli le formulaire de Déclaration d’immatriculation d’une personne physique exploitant une entreprise individuelle en quinze minutes. Le lendemain, je me suis présenté au comptoir de Services Québec, sise au 2050 de la rue Bleury, j’ai validé avec le fonctionnaire du gouvernement, j’ai payé mes 32.00 $ et mon entreprise a été crée en moins de quinze minutes. Dans dix jours, mon numéro d’entreprise sera officiellement sur le Site Internet du Registraire, une copie papier me sera envoyée par la poste pour vérification et je pourrai créer un compte dans une institution bancaire pour déposer les chèques de mes futurs clients. Entre la création de mon entreprise au Québec et l’enregistrement d’un compte bancaire officiel, cela me prendra au maximum 10 à 15 jours.


Si j’étais à Port-au-Prince, j’aurais accès au Site Internet du Centre de Facilitation des Investissements pour avoir de l’information sur la création de mon entreprise individuelle. Au fait, je devrais déposer une requête auprès du Ministère du Commerce et de l’Industrie pour l’enregistrement des statues de la société. Payer les frais administratifs de 286 Gourdes (Timbres mobiles, vignette de couleur jaune et les frais de traitement de dossiers). Apporter une copie de la requête au Centre de Facilitation des Investissements pour le suivi. Retourner deux jours plus tard à la Direction des Affaires Juridiques du Ministère du Commerce et de l’Industrie pour la vérification d’erreurs éventuels. Si tout va bien, mon dossier sera enregistré. Il me faudra attendre deux jours de plus pour être informé des références de mon enregistrement. À partir de ce moment, je dois publier dans un journal à fort tirage la forme, la dénomination sociale, l’objet, le siège social, et d’autres détails de la nouvelle compagnie. Ensuite, je devrais attendre 15 jours et me présenter de nouveau au Ministère du Commerce et de l’industrie pour leur présenter une copie du journal ayant publié mes annonces. À ce moment, je pourrai avoir un original signé, timbré, scellé des statuts de ma compagnie et une vignette jaune comportant toutes les informations relatives à l’enregistrement me sera donnée. Entre la création de mon entreprise en Haïti et l’enregistrement d’un compte bancaire officiel, cela me prendra au minimum 25 jours.


À la lumière des informations fournies, vous comprenez, qu’il n’est pas aisé de créer une entreprise individuelle dans mon pays natal. Le domaine d’activité de ma nouvelle entreprise sera de fournir un «service de Formation et d’Encadrement Techniques aux industries, aux particuliers et aux institutions scolaires». Son Site Internet officiel est le : http://www.fetpaw.com/ et il favorisera entre autre, sur demande la création de microentreprise en Haïti dans les secteurs de l’électrotechnique, de la mécanique d’entretien et de fabrication en formation professionnelle. Avec le développement de l’économie du savoir, il devient impératif pour aider notre pays natal d’encadrer les jeunes diplômés de la formation professionnelle et technique en vue favoriser l’essor et la décentralisation de l’économie. Comme beaucoup de mes collègues qui œuvrent en éducation, je crois que le développement d’un pays passe par la formation professionnelle (FP), la décentralisation et l’implication des citoyens de ce pays ou qui sont dans la diaspora.

Suite au séisme du 12 janvier 2010, comme bien des compatriotes haïtiens j’ai pleuré toutes les larmes de mon corps, j’ai contribué aux organismes de charité comme la Croix-Rouge canadienne et j’ai assisté à bien des spectacles de levée de fond. Cela m’a calmé pour un moment, mais je me suis dit que ce n’était pas assez. C’est la raison de cette démarche. Dans le passé, nous avons prié, nous avons pleuré, nous nous sommes concerté mais je pense que nous devons agir plus activement pour sortir le pays du cercle de sous-développement actuel. Nous devons viser vers le long terme et faire des partenariats stratégiques pour atteindre notre but de rebâtir une Haïti nouvelle.

Ici à Montréal, la diaspora est plus que déterminée à s’impliquer dans le développement du pays. Plusieurs conférences ont lieu dont celle du Groupe de Réflexion et d’Action pour une Haïti nouvelle qui aura lieu à l’École Polytechnique de Montréal. Bien qu’elle soit payante, c’est un bon moyen de concertation pour l’atteinte de l’objectif visé.



À bientôt.

Ronald Estrade









Rubrique: Education
Auteur: Ronald Estrade | restrade@hotmail.com
Date: 3 Mars 2010
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