Comment stimuler la création d’emplois en Haïti ?de JobPaw (JobPaw)| JobPaw.com

Comment stimuler la création d’emplois en Haïti ?


Contexte et Justification

Presque tous les modèles économiques tendent à reconnaître la valeur essentielle du capital humain dans le développement économique d’un pays. Haïti n’échappe pas à cette règle. Or une étude récente de la Banque mondiale a prouvé que Haïti a l’un des taux de migrants très éduqués les plus élevés au monde. Dans le même temps, presque toute la communauté internationale (y compris la Banque mondiale) est unanime à reconnaître qu’Haïti fait face à une faiblesse grave de capacités, en témoignent la lenteur dans l’exécution des projets et la récente visite de Bill Clinton dans son rôle de Coordonnateur de l’aide étrangère en Haïti. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle presque tous les bailleurs intègrent dans leur programme un renforcement institutionnel. Alors, une question naturelle et pertinente est : pourquoi des gens très éduqués laissent un pays qui a des problèmes de capacités et qui a donc besoin d’eux ?

Une première réponse à cette question a été de mettre en place des programmes qui inciteraient les cadres hautement qualifiés de la Diaspora à revenir travailler en Haïti. Par exemple, le programme Candessus/Préval (2001) allait dans ce sens et les résultats ne se faisaient pas attendre. Quelques cadres très qualifiés sont effectivement revenus travailler, quoique dans un contexte bien particulier. Plus récemment encore, sous l’initiative de l’OEA, un programme similaire en 2004 a encouragé, avec succès, le retour de certains cadres hautement qualifiés de la Diaspora. Mais, dans les deux cas, presque tous les cadres sont vite repartis. Donc, ces programmes n’ont pas réussi à mettre en place les mécanismes incitatifs nécessaires pour faciliter le retour définitif de ces cadres qualifiés. En fait, ils n’ont pas permis de dégager une réflexion sur une politique maitrisée de l’émigration soutenue par une diplomatie active en ce sens. Pire encore, ils n’ont pas non plus adressé le problème de la capacité d’absorption du marché (intérieur) de travail de toutes ces ressources humaines de tous les niveaux (licenciés, diplômés, techniciens, etc.). Et donc, les questions de la création d’emplois, d’absorption du marché de travail, d’orientation de la formation vers l’emploi, de la valorisation des ressources humaines existantes demeurent sans réponse. Or, seule la réponse à ces questions permettrait de résoudre le vrai problème de renforcement institutionnel (posé par presque tous les bailleurs) auquel fait face Haïti. C’est justement à ce problème que l’Atelier « Comment stimuler la création d’emplois en Haïti » permet d’apporter un élément de réponse intelligente.

Nous croyons que la cause de ce problème réside dans l’absence d’une vraie Politique de l’Emploi en Haïti, qui déboucherait sur le fonctionnement d’un Marché de l’emploi. Oui, un Marché de l’Emploi en Haïti, gravitant autour des chambres de commerce et d’Industrie d’Haïti (CCIH), de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA) et des Associations patronales (ADIH, ATH, etc..), qui permettrait aux entreprises publiques et privées, aux ministères et agences déconcentrées, aux ambassades, aux organisations internationales et aux ONG d’avoir une bonne information sur les compétences actuellement disponibles en Haïti. Oui, un Marché de l’Emploi en Haïti qui permettrait aux étudiants de bien choisir leur formation (technique ou universitaire) en fonction de l’offre disponible (et aussi potentielle) sur le marché du travail. Oui, un Marché de l’Emploi en Haïti qui permettrait aux professionnels (juniors et seniors) de se faire connaître sur le marché du travail et de signaler leurs compétences. Oui, un Marché de l’Emploi en Haïti qui permettrait de mettre en contact permanent les investisseurs actuels ou potentiels (nationaux et internationaux), avec les entrepreneurs et les professionnels basés en Haïti ou à l’étranger. Un tel marché réduirait l’asymétrie d’information avec les coûts de transaction associés et permettrait la prise de décisions efficaces.

En effet, si ce n’était pas l’absence d’une vraie Politique de l’Emploi en Haïti, comment expliquer la migration vers l’étranger (dans un environnement incertain et parfois difficile) de gens très qualifiés qui vivent dans un pays à faible capacité qui a donc besoin d’eux ? Il faut admettre que ces gens qualifiés étaient là, à un moment donné, et ont décidé de partir. Pire, certains étaient même revenus, puis sont repartis. Pire encore, il y en a qui sont encore là et qui pourraient laisser le pays, si rien n’est fait. Alors, comment les encourager à rester pour travailler en Haïti? Sans nul doute, c’est, entre autres, en mettant en place une vraie Politique de l’Emploi permettant de stimuler la création de l’emploi. Tout ceci déboucherait sur le fonctionnement du Marché de l’Emploi en Haïti qui permettrait, d’abord, aux étudiants, de savoir, à priori, ce qu’offre le marché du travail en termes d’opportunités d’emploi, pour décider vers quelle filière technique ou universitaire (courte ou longue) s’orienter ; aux diplômés et professionnels de faire connaître leur disponibilité sur le marché du travail, ensuite aux entreprises, investisseurs et autres de faire connaître leur besoin (potentiel) en ressources humaines et enfin, de construire un dialogue permanent d’échange d’information entre ces trois acteurs du Marché de l’Emploi. Si la définition d’une Politique de l’Emploi fait partie des Politiques Publiques, il n’en demeure pas moins vrai que les éléments d’une telle politique doivent faire l’objet d’un dialogue franc entre les professionnels de l’emploi (entreprises représentées par les chambres des commerces et d’Industrie (CCIH), la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA), les associations patronales (ADIH, ATH, etc.), ..) et les professionnels de l’éducation (Ecoles professionnelles et technologiques, universités, établissements d’enseignement supérieur, Etablissements en formation continue, etc.). Or, à notre connaissance, un tel dialogue n’a jamais eu lieu. C’est justement dans le but d’entamer ce dialogue orienté vers des résultats concrets que nous invitons les professionnels de l’emploi et de l’éducation à cet atelier ( ? septembre à Karibe Convention Center, la date est à préciser) autour du thème « Comment stimuler la création de l’emploi en Haïti ». Les questions suivantes seront débattues autour d’une table ronde :

1. Quels sont les besoins des professionnels de l’emploi (Entreprises, Ministères, Organisations internationales, Ambassades, ONG, Unités Techniques d’Exécution, etc.) ? Quels sont les catégories de professionnels (niveau, spécialité, etc..) nécessaires ? Quelles sont les contraintes pour trouver ces professionnels sur le marché local ?

2. Que proposent les professionnels de l’Education (Ecoles professionnelles et technologiques, universités, établissements d’enseignement supérieur, Etablissements en formation continue, etc. ? Combien de diplômés de différentes catégories sortent chaque année ?

3. Comment orienter la formation vers l’emploi et résoudre le problème de la certification des métiers? Comment adapter l’offre à la demande dans le court terme? Comment palier immédiatement à l’inadéquation entre l’offre et la demande, à travers la formation continue?

4. Quels sont les partenariats public-privé qui pourraient créer plus d’emplois ? Quels sont les services dérivés (paiement des services, contrôle technique, etc..) pour lesquels l’Etat pourrait utiliser le Privé, créant ainsi plus d’emplois et rendant ainsi l’Etat plus libre et plus efficace dans ses fonctions de contrôle, de régulation, et fournisseur de services publics? Ex : Paiement Visa Ambassade USA via Sogebank, Paiement de TéléHaiti et Sogebank, Capital Bank, Scotiabank

5. Comment créer un lien entre Professionnels de l’emploi (Offre), Professionnels de l’éducation (Formation) et Professionnels (Demande)? Comment créer un point de rencontre (accessible de partout, et en tout temps) et d’échanges entre ces trois acteurs sur le marché du travail, pour une meilleure prise de décision Rôle des Associations Patronales (ADIH, ATH, etc.), des Chambres de Commerce et d’Industrie (CCIH) et de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat

6. Réflexions autour de l’élaboration, de la gestion d’une réelle Politique de l’Emploi Identifier les acteurs (Secteur Public + Secteur Privé) pour la promotion, l’élaboration (Aspect stratégique) et la gestion d’une Politique de l’Emploi (Aspect opérationnel) Analyser et esquisser les éléments d’une Politique de l’Emploi

Les réponses à ces questions feront l’objet d’un Plan d’Actions dont le suivi sera assuré par un petit Comité de Suivi composé d’un Représentant de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCIH), un Représentant de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA), d’un Représentant d’une association patronale, d’un Représentant de l’ONPES et d’un Représentant du Marché de l’Emploi (JOBPAW). Ce comité fera un suivi :

i) opérationnel entre les professionnels de l’emploi (entreprises représentées par les chambres des commerces (CCIH), la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMA), les associations patronales (ADIH, ATH, etc.), ..) et les professionnels de l’éducation (Ecoles professionnelles et technologiques, universités, établissements d’enseignement supérieur, Etablissements en formation continue, etc.) en vue d’orienter la formation vers l’emploi.

ii) stratégique avec le Ministère de l’Economie et des Finances (MEF), les Chambres de Commerces, la CMA, les membres des Commissions présidentielles travaillant sur l’Education, sur la Compétitivité, les TIC en vue de la promotion, de l’élaboration et de la gestion d’une Politique de l’emploi.

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Rubrique: Education
Auteur: JobPaw (JobPaw) | info@jobpaw.com
Date: 9 Aout 2009
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