Recrutement d'un consultant pour l'analyse des facteurs associés à la rétention en soins des femmes enceintes séropositives.pourProgramme National de Lutte contre les IST/VIH/Sida| JobPaw.com
Introduction

1.1. Mise en contexte
La prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant est l’un des piliers de la riposte mondiale à l‘épidémie de VIH (OMS, 2007). En l’absence de toute intervention préventive, une femme enceinte infectée par le VIH a une probabilité de 15 à 45% de transmettre le VIH à son enfant (OMS, 2007). À ce titre, la transmission du VIH de la mère à l’enfant (TME) devint la principale voie par laquelle les enfants deviennent infectés par le VIH. Des études menées dans les pays à ressources limitées ont montré que le risque de voir une femme vivant avec le VIH transmettre le virus à son enfant peut être réduit à moins de 2% grâce à un traitement antirétroviral (TAR) efficace pendant la grossesse, lors de l’accouchement et pendant la période d’allaitement (OMS, 2015). Cependant, le maintien de la femme enceinte séropositive sous TAR bien conduit tout au long de son parcours de soins constitue une des stratégies clés à l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant (TME).

En Haïti, l’infection à VIH représente un problème majeur de santé publique. Les résultats préliminaires de l’EMMUS-VI (2016-2017) ont montré que 2,0 % de la population adulte est infectée par le VIH. Une prévalence qui révèle une épidémie généralisée. Une enquête séro sentinelle en 2012 a révélé une prévalence du VIH chez les femmes enceintes de 2,4% (MSPP, 2012). Cependant, les statistiques sanitaires rapportées par la base de données du programme national de lutte contre le SIDA (PNLS) (www.MESI.ht) en 2015 ont fait mention d’un taux de transmission du VIH de la mère à l’enfant de 7,1%. Par ailleurs, la faible rétention des mères séropositives sous TAR a été avancée comme étant une des raisons au fort taux de TME constaté par le programme. Les résultats de l’enquête des patients sous TAR menée auprès de 2506 femmes enceintes sous TAR 12 mois après leur accouchement du 1er janvier au 31 décembre 2013 ont révélé que le taux de rétention des femmes enceintes séropositives enrôlées sous ARV à la date probable d’accouchement était de 84% (PNLS, 2016). Néanmoins, ce taux est passé à 60%.12 mois après accouchement. Ce taux est très faible et se retrouve en dessous du standard de l’OMS qui est de 75%, mais également nettement en dessous des objectifs mondiaux de l’e-TME voulant que plus de 90% des femmes enceintes sous TAR restent en soins durant leur grossesse et au moins 12 mois après leur accouchement (ONUSIDA, 2015).

En raison de la volonté du MSPP à vouloir maintenir 100% des femmes enceintes séropositives sous ARV de manière à réduire le taux de TME à moins de 2% à la fin de 2023, il s’avère nécessaire d’identifier et de comprendre les facteurs sous-jacents à la rétention des femmes enceintes séropositives sous TAR au cours de la période de grossesse et au moins 12 mois après l’accouchement. Pour enfoncer la rétention en soins des femmes enceintes sous TAR, les autorités sanitaires doivent disposer des données probantes pour mieux intervenir. C’est dans ce contexte que l’UCMIT/UCP avec l’appui technique et financier du Fonds des Nations-Unies pour l’Enfance (l’UNICEF), se propose d’engager une firme ou un consultant pour conduire une analyse sur les facteurs associés à la rétention en soins des femmes enceintes séropositives sous TAR. Le cadre de référence de cette analyse et la description détaillée des services requis du ou de la consultant (e)/firme sont présentés ci-après, afin d’orienter techniquement la sélection de la firme et du consultant pour la conception et la réalisation de cette analyse.


Description de taches

1.2. Finalité
La finalité de cette analyse est de:
 Avoir des données fondées sur les preuves pour agir efficacement sur la problématique de la rétention en soins des femmes enceintes séropositives sous TAR et orienter les stratégies de prévention visant l’augmentation significative du taux de rétention chez les femmes enceintes séropositives sous TAR ;
 Fournir des informations et recommandations tant au Programme national de Lutte contre le VIH (PNLS) et la Direction de la Santé de la Famille (DSF) qu’aux planificateurs et décideurs dans la prise de décisions pour renforcer le programme VIH et l'initiative régionale pour l'élimination de la transmission de la mère à l'enfant du VIH.


1.3. Objectif général de l’analyse
Analyser les facteurs associés à la rétention en soins des femmes enceintes séropositives sous TAR afin de mettre à la disposition des acteurs de la riposte contre le VIH/sida des données éprouvées à la mise en place des stratégies de prévention visant l’augmentation significative du taux de rétention chez les femmes enceintes séropositives sous TAR de manière à contribuer à l’élimination de la transmission du VIH de la mère à l’enfant en Haïti à l’aube de 2030.


1.4. Objectifs spécifiques de l’analyse
Les objectifs spécifiques poursuivis par cette analyse sont de :
 Identifier les femmes enceintes séropositives sous TAR ;
 Déterminer la rétention en soins de ces femmes au cours de la grossesse et après l’accouchement ;
 Identifier et déterminer les facteurs organisationnels, culturels, socio-économiques, et personnels associés à la rétention en soins des femmes enceintes séropositives sous TAR ;
 Proposer des stratégies visant l’augmentation significative du taux de rétention en soins chez les femmes enceintes séropositives sous TAR ;
 Identifier les barrières et les facteurs facilitants à la mise en place des stratégies innovantes basées sur les faits visant la rétention en soins des femmes enceintes séropositives sous TAR ;
 Fournir des recommandations à l’UCMIT/PNLS en termes de moyens pour renforcer la rétention en soins des femmes enceintes sous TAR au niveau des sites du pays en vue de l’atteinte des objectifs de l’élimination de la transmission de la mère-enfant du VIH (eTME).


II. MÉTHODOLOGIE
Le consultant/firme désireux (se) de répondre à cet avis d’appel d’offres aura à produire une offre technique pour montrer sa capacité à répondre aux objectifs poursuivis et à répondre aux livrables attendus. Cette offre technique sera rédigée suivant la méthodologie et les rigueurs scientifiques qu’impose la rédaction d’un protocole de recherche. La méthodologie pour la réalisation de cette analyse et les approches pour la collecte et l’analyse seront proposées par la firme ou le /la consultant (e). Cette analyse doit toucher à la fois le niveau institutionnel et communautaire. Cependant, la méthodologie proposée par le consultant/firme doit contenir clairement :
 Une brève revue de littérature sur la rétention en soins des personnes infectées par le VIH sous TAR ainsi que sur les facteurs susceptibles de faciliter ou d’entraver la rétention en soins des femmes enceintes sous TAR ;
 Le type ou le devis privilégié pour réaliser cette analyse ;
 Un plan d’échantillonnage pour choisir les sites et calculer la taille de la population ;
 Les méthodes de sélection des participants ;
 L’approche utilisée pour la collecte de données avec ses techniques appropriées et les outils de collecte de données correspondantes ;
 Et un plan d’analyse des données collectées ;

Ce protocole décrira également les étapes du processus de réalisation de l’étude, les rôles et responsabilités des membres de l’équipe et autres partenaires, le calendrier des étapes / activités et les délais, les besoins en ressources pour la réalisation des activités. Il est important de noter que l’analyse sera effectuée auprès des femmes enceintes VIH+ enrôlées dans les sites ARV. À ce titre, l’échantillon présenté dans le plan de travail doit être représentatif de la population des femmes enceintes sous TAR ou ayant été enceintes.


III. GESTION DU PROCESSUS
 Le principal partenaire de l’étude est le Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) à travers l’Unité de Contrôle des Maladies infectieuses (UCMIT/UCP). L’UCMIT/UCP est le contractant, commanditaire de l’étude selon ses procédures alors qu’à travers sa coordonnatrice.
 La Coordination technique du Programme national de Lutte contre les IST/VIH/Sida (CTPNLS) en tant qu’entité du MSPP qui assure la gouvernance technique du PNLS, de concert avec la Direction santé de la famille (DSF), ayant le mandat d’élaborer les politiques en matière de l’élimination de la TME, veillerons à l’exécution du mandat de la firme ou du consultant. Ils constitueront une équipe de leurs cadres technique pour accompagner le consultant ou la firme dans l’exécution de l’ouvrage.
 Le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance, UNICEF travaille en Haïti dans différents domaines : Santé et Nutrition, Protection de l’enfant et de la famille, Urgences. En VIH/SIDA, l’UNICEF s’implique aux côtés des acteurs dans le secteur en fournissant un appui pour mieux combattre l’épidémie par des campagnes de sensibilisation parmi les jeunes et les adolescents, et en appuyant le programme de lutte contre la transmission mère-enfant. Il représente donc le partenaire technique et financier appuyant l’UCMIT/PNLS dans la conception et la réalisation de cet ouvrage.
 Le comité technique regroupera les cadres techniques de l’UCMIT/PNLS, de la DSF, de l’UNICEF et d’autres partenaires jouant un rôle important dans la PTME.


IV. LIVRABLES

Les livrables attendus sont :
4.1. Une offre technique/protocole d’étude validé
C’est un document qui définit la démarche poursuivie pour atteindre les objectifs escomptés, la qualité du processus ainsi que la gestion du processus du travail. À la place de l’offre technique, le consultant produira un protocole d’étude. À la suite de la signature du contrat, le comité technique qui assurera la gestion du processus aura à produire ses commentaires concernant la première version proposée. Les commentaires produits et partagés, une durée d’une semaine sera accordée au consultant/firme pour élaborer la version finale du protocole en tenant compte des commentaires du comité technique. Une fois validé par le comité technique, il constituera le premier extrant soumis par le consultant/firme et donnera accès à ce dernier aux collectes de données sur le terrain.

4.2. Un rapport préliminaire de la réalisation de l’analyse
Le consultant ou la firme soumettra un rapport préliminaire des résultats du travail. Ce dernier doit être disponible deux semaines après les visites de terrain. Ce rapport doit inclure un résumé. Toutefois, un délai de cinq jours ouvrables sera accordé au commanditaire de l’étude, pour fournir des commentaires à la firme /ou au consultant (e). Ce rapport préliminaire fait état du second livrable.
4.3. Un rapport final
La firme /ou le consultant aura à soumettre un rapport final du travail après avoir pris en compte tous les commentaires et suggestions du comité technique concernant le rapport préliminaire. À noter que la firme ou le consultant sera convié à faire une présentation des trouvailles aux principales parties.
N.B. Tous les livrables doivent être rédigés en français et soumis à l’UCMIT selon le cadre de référence, en format électronique. Seul le rapport final de l’étude doit être présenté en deux versions (en format papier et électronique) à l’UCMIT/UCP.

5.2 . Responsabilités de la firme ou du Consultant
La firme ou le Consultant (e) aura la responsabilité de:
- Prendre connaissance du cadre de référence de l’étude ;
- Soumettre ses offres technique et financière comme décrites dans le cadre de référence ;
- S’assurer que tous les livrables (protocole, rapport préliminaire, présentation power point de la restitution, rapport final) sont conformes aux exigences du contrat ;
- Rendre compte du déroulement de l’étude au comité et à l’UCMIT ;
- Tenir compte des commentaires de l’équipe technique durant toutes les phases du processus de l’exécution de ce travail


Profil du consultant ou des consultants ou de la firme

5.1. Compétences requises pour l’étude
La firme ou le/la consultant (e) qui aura la responsabilité de conduire cette étude doit avoir le profil suivant:
- Une expertise en recherche qualitative et/ quantitative ou un personnel disposant d’un diplôme post-gradué (dans la planification, la gestion d’étude ou d’enquêtes en milieu rural haïtien).
- Un personnel disposant d’un diplôme post-gradué, maitrise ou doctorat associé à au moins deux thèmes de l’étude (VIH, Santé maternelle)
- Une expérience en VIH/SIDA avec bonne connaissance de la surveillance active des femmes enceintes VIH+ et du programme PTME
- Une expérience dans le système de santé haïtien
- Une expérience significative dans la prestation et l’offre de services dans l’un des thèmes de l’étude (VIH, Santé maternelle) incluant une bonne connaissance en matière de participation et mobilisation communautaire.)
- Une excellente connaissance du Monitoring et de l’évaluation du système d’informations sanitaires du VIH
- Une expérience d’au moins cinq années d’expériences dans la réalisation de consultations similaires liées au domaine de la santé
- Une disponibilité pour des missions en province.
- Une capacité à s’engager à respecter les délais impartis pour l’étude.
- Une maitrise des 2 langues officielles du pays (créole et français).
- Une bonne capacité de communication en présentation orale pour un public diversifié.


Dossier d’appel d’offres

Cliquer ici pour télécharger le dossier complet d’appel d’offres


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VII. DÉPÔT DES DOSSIERS
Les dossiers de candidature doivent être déposés sous plis cachetés au local de l’UCMIT/UCP sis au # 2, Puits-Blain, Angle Rues Boisrond Canal et Laleau, Pétion-ville. L’enveloppe doit porter le nom du candidat avec la mention de la consultation technique : Analyse des facteurs associes à la rétention en soins des femmes enceintes séropositives sous traitement antirétroviral (TAR) enrôlées dans le programme de PTME haïtien ». Les dossiers seront reçus au plus tard le 8 mars à 16:00 PM. Le postulant choisi sera contacté par téléphone ou courriel électronique.


Autres remarques

VI. ÉCHÉANCIER ET ARRANGEMENT CONTRACTUEL

6.1. Échéancier
L’étude est prévue pour une période de 40 jours ouvrables et débutera à partira du 01 mars 2019. Le calendrier indicatif sera proposé par le consultant ou la firme. Toutefois, des modifications peuvent apporter au calendrier proposé selon le contexte de mise en œuvre du travail. Le niveau d’effort à réaliser sera proposé par le consultant ou la firme à travers l’offre financière.

6.2. Arrangement contractuel
Le consultant retenu sera sous la supervision directe du directeur de l’UCMIT/UCP. Mais, il travaillera en étroite collaboration avec les cadres techniques sélectionnés de la DSF. La sélection du consultant sera faite selon des modalités entendues entre l’UCMIT/UCP et l’UNICEF. Les honoraires du consultant seront payés par l’UCMIT/UCP selon un financement en provenance de l’UNICEF. Les arrangements contractuels pourront inclure d’autres éléments non mentionnés dans ces termes de référence qui obligeront les parties signataires à respecter le calendrier d’exécution, la production des extrants et le paiement de cette consultation technique.

Références bibliographiques
1. Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA). En finir avec le sida, progresser vers les cibles 90-90-90. Genève; 2017.
2. Organisation mondiale de la santé (OMS). Vers un accès universel: Étendre les interventions prioritaires liées au VIH/SIDA dans le secteur de la santé. Genève; 2007
3. Ministère de la santé publique et de la population (MSPP). Etude de séro surveillance par méthode sentinelle de la prévalence du VIH et de la syphilis chez les femmes enceintes en Haïti. 2012.
4. Ministère de la santé publique et de la population (MSPP). Enquête de mortalité, morbidité et utilisation des Services. Haïti; 2016-2017.
5. Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA). Rapport d’avancement 2015 sur le plan mondial visant à éliminer les nouvelles infections à VIH chez les
enfants et maintenir leurs mères en vie. Genève 2015.