Evaluation et Analyse de l’impact de la sécheresse sur l’accès à l’eau des ménages et des capacités/pratiques d’adaptationpourOxfam Intermon| JobPaw.com
Introduction

Termes de référence : Evaluation et Analyse de l’impact de la sécheresse sur l’accès à l’eau des ménages et des capacités/pratiques d’adaptation

Projet Réduction de l’impact de la sécheresse dans les communautés sensibles du bas Nord-Ouest et du haut Artibonite
Code Projet 1000488
Donateur ECHO
Durée du projet 01/03/2016-31/08/2017
Activité Evaluation et Analyse de l’impact de la sécheresse sur l’accès à l’eau des ménages et Recherche/valorisation des capacités/pratiques locales d’adaptation sur les communes de Baie-de-Henne et d’Anse-Rouge
Durée de l’activité Juin – Juillet 2017

I. CONTEXTE

Anse-Rouge et Baie de Henne, deux communes respectivement du Haut-Artibonite et du Bas Nord-Ouest, sont classées parmi les zones arides de par leur configuration géographique, étant sous l’emprise des effets de Foehn. Elles connaissent de temps en temps des épisodes de sécheresse allant au-delà de la période normale attendue annuellement. Depuis mars 2014, une sécheresse s'abat sur ces deux communes et a, au fil des mois, porté une incidence négative directe sur les ressources en eau de surface, sur l'agriculture, l'élevage et l'Environnement physique globalement. La combinaison des incidences de la sécheresse sur la disponibilité en eau, l'agriculture et l'élevage affecte grandement et simultanément les 4 piliers de l'insécurité alimentaire (Disponibilité, accessibilité, utilisation et stabilité). L’évaluation de la CNSA en termes d'IPC compatible, réalisée en 2015, a fait état de jusqu'à 11,430 personnes à Anse-Rouge et 10,207 à Baie-de-Henne en situation de crise alimentaire. Oxfam et ACF, à travers un financement d’ECHO se sont engagés à adresser ces problèmes sur les deux communes. Ceci a donné lieu à un programme de subvention en cash inconditionnel, de cash-for-work aux plus vulnérables et d’appui aux agriculteurs. Parallèlement, dans un souci de préparer la communauté à l’éventualité d’un autre épisode de sécheresse de même envergure, le Consortium dirigé par Oxfam met aussi en œuvre, toujours avec le support financier d’ECHO, un projet de réduction de l’impact de la sécheresse dans les deux communes.

Une étude de base réalisée au début de l’exécution du projet, dans un premier temps à Anse-Rouge et ensuite à Baie-de-Henne, a permis de conclure que face à ces situations critiques la population des deux communes recourt le plus souvent à l’exode, à la pêche, au travail journalier dans les bassins de sel ou dans les zones ayant un système d’irrigation pour survivre. Dans des moments les plus cruciaux, des familles venant des zones plus vulnérables cèdent leurs enfants à d’autres familles plus favorisées en échange d’une portion alimentaire pour sauvegarder le reste de la famille. En effet, quand il n’y a pas de pluie dans la période ordinairement attendue, 61% des cultivateurs d’Anse-Rouge et 97% de ceux de Baie-de-Henne ne cultivent pas leurs terres. 42 % des éleveurs des deux communes conservent de l’eau dans de gros récipients pour abreuver le bétail, 12% creusent un trou qui peut retenir de l’eau de pluie sur Anse-Rouge et 3% des éleveurs de Baie-de-Henne conservent l’eau dans des récipients plus petits (gallons).

L’existence de pratiques communautaires d’adaptation à la sécheresse qui pourraient être mises en valeur et promues dans d’autres zones, et effleurée par les études de base, est d’une grande importance étant donné que ce projet est considéré comme une action pilote pouvant être répliquée dans d’autres zones arides.

Le projet vise à renforcer le système d'alerte précoce à la sécheresse à travers des activités encadrées dans trois axes principaux : 1. La mise en place d'un mécanisme pilote d'alerte précoce pour l'aléa sécheresse ; 2. La conception et fonctionnement d'un dispositif communautaire de distribution d'eau en période de sécheresse ; 3. Le renforcement des infrastructures de conservation d'eau. En ce sens, Oxfam et ACF, partenaires du consortium ont décidé d’unir les ressources disponibles pour l’exécution d’une étude sur les pratiques d’adaptation a la secheresse et la capitalisation du projet. En ce sens, le Consortium, cherche un/une Consultant/e pour conduire une étude dans les communautés cibles en vue d’analyser de manière plus approfondie les effets dévastateurs de la pénurie d’eau sur les familles/ménages, et aussi de manière participative les pratiques locales ainsi que les potentialités non exploitées d’adaptation à la sécheresse.


Description de taches

II. OBJECTIFS DE L’EVALUATION

L’étude a pour but général de déterminer les impacts négatifs du manque d’accès à l’eau des communautés les plus sensibles et d’évaluer les capacités locales et potentialités d’adaptation aux conditions de sécheresse.

Plus spécifiquement, il s’agit de :
- Evaluer l’impact de la pénurie d’eau en période de sécheresse sur les ménages, en particulier des femmes et des enfants, à travers des données quantitatives et qualitatives ;
- Documenter et analyser les pratiques et habitudes empiriques d’adaptation des populations à la sécheresse pour identifier les bonnes et les mauvaises pratiques ;
- Proposer, en fonction du contexte géo-climatique et socio-économique des communes, d’autres actions d’adaptation alternatives qui pourraient être initiées et promues ;
- Elaborer un plan d'action incluant une projection de retombées positives mesurables et un budget approximatif pour une durée de douze mois pour la promotion et mise en œuvre des bonnes pratiques (pratiques identifiées au sein de la communauté et pratiques alternatives proposées) pouvant réduire le niveau de vulnérabilité à la sécheresse. Le plan d’action proposé devra tenir compte des nouvelles structures et dynamiques nouvelles impulsées par le projet GRD sécheresse comme le mécanisme de suivi et d’alerte précoce ainsi que le mécanisme de distribution d’eau en période de crise.
- Analyser, dans quelle mesure, les citernes en cours de finalisation par Oxfam et celles qui vont être construites par ACF tout comme les retenues collinaires ainsi que les dispositifs de collecte et de distribution d’eau répondent aux défis des populations sensibles, en identifiant l’impact bénéfique potentiel mais aussi les limites de cette intervention.

III. METHODOLOGIE : FOCUS ET COLLECTE DE DONNEES

A travers un échantillonnage précis autour des divers points d’eau installés ou à installer, en particulier, et l’ensemble des communautés en général, la méthodologie devra inclure la collecte de données auprès des ménages, leaders communautaires, organisations de base et autorités locales, pour produire des analyses quantitatives et qualitatives solides.

L’analyse devra inclure différentes problématiques telles:
- L’existence de points d’eau dans les communautés cibles, leur permanence et le niveau d’accès ;
- Les catégories les plus affectées au sein de la famille par la pénurie d’eau (homme vs femme, et adulte vs enfants) ;
- Des cas probables de violence basée sur le genre subie par des femmes du fait qu’elles doivent se déplacer hors de leur quartier pour la collecte de l’eau ; et aussi des cas de conflit entre les quartiers pour l’accès à l’eau ;
- Des cas de violences ou d’abus subis par les enfants envoyés loin chercher de l’eau ;
- Les besoins pratiques et spécifiques des ménages liés à l’usage de l’eau, en particulier des femmes et des jeunes filles qui sont affectées par la pénurie de l’eau, ainsi que les conséquences engendrées : risques probables liés à l’hygiène personnelle pour tout le ménage, avec emphase sur les femmes et les filles ; risques liés aux maladies hydriques vu la qualité de l’eau et risque de contamination possible.
- La Gestion de la pénurie d’eau par les autorités locales (CASEC, la Mairie), les entités locales de gestion d’eau (CAEPA, Comité d’irrigants) et les entités départementales (URD/DINEPA, Direction Départementale Agriculture) ;
- La contribution que les nouvelles citernes, qui sont mises en place par Oxfam, et les citernes et micro-retenues, qu’ACF vont construire, apporteront au relèvement des défis d’accès à l’eau ;
- L’impact dans la gestion de la pénurie d’eau que le mécanisme de réponse d’urgence à la crise de sécheresse (collecte et transport par camion d’eau pour alimenter les quartiers), et le système de suivi et d’alerte précoce (incluant la meilleure collecte d’informations à travers des stations hydrométéorologiques, le renforcement des acteurs locaux en termes de formation, organisation de comités, etc.) promu par le projet permettra d’atteindre;
- Les stratégies de recours à l’eau des ménages quand la ressource devient rare à proximité ;
- Les stratégies agricoles d’adaptation aux conditions de sécheresse;
- Les stratégies de développement de sources alternatives de revenus;
- Les stratégies de protection du bétail contre les effets destructeurs de la sécheresse.

La méthode de collecte d’information devra inclure :
- Des enquêtes de ménages, en particulier, dans un échantillon statistique représentatif de communautés ou quartiers ou localités (suivant la dénomination en vogue dans la zone) des deux communes. Parmi les communautés sous étude, il faudra prioriser celles où les citernes, les micro-retenues et réservoirs de distribution d’eau sont en cours de construction ou seront mis en place par le projet.
- Des interviews semi-structurées avec, au moins, 10 représentants des autorités locales (dont 1 CASEC par section communale, un Maire par commune, les 2 Responsables des centres de santé de BDH et AR, ainsi que le responsable du BAC d’Anse-Rouge), avec les responsables départementaux (URD, DDARNDR) et également avec les CAEPA et les comités d’irrigants ;
- Des rencontres avec les Cellules de suivi et d’alerte précoce à la sécheresse et aussi les comités de gestion des mécanismes de collecte et de distribution d’eau en cas d’urgence ;
- Des focus-groupe avec, au moins, 20 organisations communautaires de base, dont, particulièrement des organisations de femmes, réparties dans les différentes sections communales et les centres villes;
- Des prospections observatoires visant à identifier des ressources et potentialités susceptibles d’être mise en valeur pour réduire l’impact de la sécheresse dans l’ensemble des deux communes ;
- Des études de cas/témoignages (4 par commune) sur la problématique de l’eau et de la sécheresse dont quatre dans 4 localités tirées au hasard et les 4 autres dans quatre localités où des points d’eau sont en cours ou seront réalisés par Oxfam et ACF.

IV. LIVRABLES (5)

Tous les livrables devront être soumis à la fois en version papier, électronique et en CD. De mêmes, tous les livrables devront être soumis en français.

1. Un rapport d’étude qui prend en compte
- les impacts de la pénurie d’eau dans les communautés vulnérables par le projet sur la vie de gens, particulièrement les filles, les petits garçons, les hommes et les femmes, et bien entendu leur bétail ;
- les pratiques locales positives et efficaces de préparation et d'adaptation à la sécheresse ;
- les potentialités locales exploitables et peu ou pas valorisées d’adaptation à la sécheresse (pour l’élevage, l’agriculture et l’alimentation humaine) ;
- Les pratiques externes d’adaptation à la sécheresse applicables à Anse-Rouge et Baie-de-Henne ;
- Les impacts (actuels et potentiels) du projet Oxfam-ACF sur l’adaptation et la réponse à la sécheresse ;
Ce rapport doit mettre en exergue, entre autres: la méthodologie appliquée, les résultats de toutes les consultations et observations directes, les recommandations d’actions de vulgarisation des bonnes pratiques d’adaptation et doit inclure des photographies.

2. Présentation Power point (10 diapos approximatifs) avec les infos clés du rapport à la présentation du rapport intermédiaire ;

3. Base des données collectées;

4. Cas d’études/témoignages (8) avec des photographies.

5. Un plan d’action pour un an et un budget estimatif qui prend en compte les mesures de promotion et vulgarisation des bonnes pratiques locales identifiées ainsi que les autres pratiques externes recommandées, en lien également avec les mécanismes et structures à mettre en œuvre par le projet.


V. LOGISTIQUES ET RRHH

Pour réaliser cette étude, le projet compte recruter un/e Consultant/e qui a les compétences et expériences requises. Il ou elle sera responsable de constituer sa propre équipe pouvant l’aider dans sa tâche.

Principales responsabilités du/de la consultant/e
Le/a consultant/e recruté/e aura pour responsabilité de conduire l’étude dans toutes ses dimensions. Plus spécifiquement il assurera :
• Contacter, planifier et organiser les rencontres semi-structurées avec les autorités locales (Mairie, CASEC, les Responsables sanitaires, le BAC) et les CAEPA et les comités d’irrigants ;
• Planifier et organiser les focus-groupe avec les organisations de base (les associations de planteurs et d’éleveurs, les associations de producteurs de sel, les associations de pêcheurs, les organisations de femmes) ;
• Planifier et organiser des rencontres spécifiques avec les cellules de suivi et d’alerte précoce à la sécheresse, ainsi que les comités de gestion des dispositifs de collecte et de distribution d’eau en situation de crise.
• Collecter des informations (enquête) auprès d’un échantillon de ménages sur les conséquences la pénurie d’eau et les stratégies locales d’adaptation à cette pénurie d’eau ;
• Explorer la zone pour pouvoir identifier des potentialités d’adaptation à la sécheresse ;
• Elaborer et soumettre un rapport préliminaire ;
• Restituer le rapport préliminaire auprès du Consortium commanditaire dans la zone d’étude
• Elaborer et proposer un plan d’action accompagné d’un budget estimatif qui prend en compte les recommandations de vulgarisation et promotion des bonnes pratiques d’adaptation
• Finaliser le rapport préliminaire selon les commentaires formulés par Oxfam et ACF et les remarques et suggestions recueillies lors de la restitution.

VI. DUREE DE REALISATION DES ACTIVITES

La prestation du/de la Consultant/e s’établira sur une durée de 20 jours ouvrables et payables, à partir de la date de signature du contrat suivant un ratio de :
- 50% à la signature du contrat
- 30% après restitution du rapport préliminaire
- 20% à la soumission et acceptation du rapport final accompagné des autres livrables suivant les exigences.
Répartition de la durée
Activités Nombre de jours
Documentation auprès d’Oxfam et ACF (Etude de base, Profil de risques, autres documents importants) 1 jour
Entretiens avec les équipes du projet et autres acteurs clés 1 jour
Visite exploratoire 2 jours
Recherche sur le terrain 5 jours
Analyse et traitements des données recueillies 3 jours
Elaboration et Soumission du premier draft de rapport 3 jours
Restitution aux bureaux d’OXFAM à Anse-Rouge et d’ACF à BDH 2 jours
Collecte des feed –back et finalisation du rapport 3 jours
Total 20 jours


Profil du consultant ou des consultants ou de la firme

• Licence en Sociologie, Sciences de l’environnement, Agroéconomie ou autres disciplines connexes
• Au moins cinq ans d’expériences dans la conduite d’études diagnostiques et d’évaluation en milieu rural
• Expériences de travail dans le Haut Artibonite ou le bas Nord-Ouest, un atout
• Expériences dans la conduite d’études d’évaluation de vulnérabilités et de capacités
• Familiarité avec la problématique de gestion de risques et de désastres, et de la sécheresse en particulier
• Disponibilité à travailler dans des conditions difficiles
Le/a Consultant/e devra soumettre une proposition technique qui prend en compte les exigences de l’étude et une proposition financière qui répond à la mobilisation des moyens logistiques nécessaires à la réalisation (déplacement, hébergement, nourriture, formation, matériels de bureaux, d’informatique et de communication, etc…). Le consortium aidera seulement à la mobilisation des personnalités et groupes-cibles à rencontrer par le/a Consultant/e.


Dossier d’appel d’offres

Cliquer ici pour télécharger le dossier complet d’appel d’offres


Envoyer le pli à

Les candidats ou firme doivent envoyer leurs cv à l'adresse: recrutementhaiti@oxfamintermon.org