Programme des Nations Unies pour le Développement - Haiti
Domaine
Environnement et Sciences de la Terre
Spécialité
Environnement
Date publication
10 Fév 2021
Date limite
25 Fév 2021
Pays
Haiti
Ville
Ouanaminthe
Zone
Durée
6 mois (Renouvelable)
Introduction
La population d’Haïti devient urbaine à un rythme plus rapide que jamais. Le pays était encore essentiellement rural il y a 25 ans, avec plus de 8 % de sa population vivant dans de petites agglomérations. De nos jours, 52 % des Haïtiens vivent dans des villes, et déjà 30 % d’entre ceux-ci habitent dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince12. Cette urbanisation massive s’est effectuée en l’absence de tout cadre de planification, de contrôle ou de réglementation et dans des conditions de faible capacité à étendre la prestation de services de base à un rythme susceptible de suivre celui de la croissance de la population urbaine.
Des données récentes démontrent l’ampleur du problème : sur la base d’un taux moyen de production de déchets de 0,7 kg par habitant (dans les zones urbaines et rurales), la population vivant dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, qui compte quelque 3,5 millions d’individus, génère environ 9 800 m3 (2 450 tonnes métriques) par jour de déchets solides, ce qui équivaut à 3,6 millions de m3 (900 000 tonnes métriques) par an. Selon une étude récente menée à Port-au-Prince3, seulement 37 % des déchets sont collectés quotidiennement, ce qui signifie qu’environ 6 000 m3 ne sont pas ramassés, s’empilent de jour en jour dans les rues et obstruent le système de drainage, provoquant des inondations en période de pluies.
Le problème crucial de la gestion des déchets solides (GDS) en Haïti illustre l’impact de l’urbanisation incontrôlée dans le pays. La plupart des villes sont confrontées à des déficits considérables en matière de collecte et d’élimination des déchets solides qui entraînent une pollution de l’air, de l’eau et du sol, et de graves problèmes d’hygiène et de santé publique.
Les déchets non collectés sont souvent brûlés dans les rues ou dans les arrière-cours pour empêcher la prolifération des mouches et des rats. La combustion des déchets solides (organiques, plastiques et autres) contribue à la contamination de l’air, du sol et de l’eau (eaux de surface et eaux souterraines) par des dioxines, des furannes, des hydrocarbures poly-aromatiques et d’autres toxines. Les déchets qui ne peuvent pas être brûlés sont souvent déversés dans les mornes, les ravins et les rivières. Lors des gros orages, les déchets finissent dans la mer ou bloquent les ravins, provoquant des inondations dans les parties basses de la ville, qui sont souvent les zones les plus vulnérables et paupérisées. Bien que cette étude concerne essentiellement Port-au-Prince, la réalité de la capitale reflète la situation dans l’ensemble du pays, caractérisée par le manque des équipements de base, des connaissances techniques et des capitaux nécessaires pour investir dans un système de GDS adéquat.
De plus, compte tenu de l’insuffisance des équipements requis pour le traitement des déchets provenant des hôpitaux, des cliniques et d’autres services connexes, la gestion des déchets solides augmente en complexité dès lors que viennent s’y greffer des déchets dangereux issus du secteur des soins de santé. Cette situation est assez courante dans le pays. Elle est due à l’ignorance des procédures en vigueur dans ce domaine et au nombre insuffisant d’équipements adéquats pour le traitement.
Le projet de renforcement du système de gestion des déchets solides en Haïti vise à fournir une assistance technique au Gouvernement d’Haïti par l’intermédiaire du Ministère de l’Environnement (MDE) aux fins du développement d’une stratégie durable de gestion des déchets solides (GDS) aux échelons national et local. Adopté en septembre 2017, le nouveau cadre juridique en vigueur témoigne d’une volonté politique forte de traiter cette problématique, qui se traduit par la création d’une entité nationale spécialement dévolue à la gestion des déchets. Pour mettre en œuvre des actions concrètes dans ce domaine, le projet appuiera, à titre pilote, les municipalités de Jérémie et de Ouanaminthe à développer les capacités et les infrastructures nécessaires. Le projet favorisera une économie circulaire dans le secteur en mettant en œuvre des innovations durables pour la collecte, le recyclage et l’élimination des déchets solides municipaux. Ainsi, à travers une approche multidimensionnelle basée sur une meilleure gestion environnementale, le projet contribuera à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration des conditions de vie des populations les plus vulnérables et tiendra compte des différences et des inégalités hommes-femmes qui interfèrent dans l’efficacité et la durabilité du système de gestion des déchets solides. Les principaux résultats escomptés sont les suivants :
1. Une assistance technique est fournie au ministère de l’Environnement pour la définition d’une stratégie durable en matière de gestion des déchets solides aux niveaux national et local (municipal) selon une approche participative, tenant compte des sexo-spécificités et sur la base du cadre juridique en vigueur.
2. Les capacités sont renforcées en matière de gestion des déchets solides dans les municipalités de deux pôles régionaux de développement par l’instauration d’un mécanisme efficace, sensible à la dimension de genre et rentable.
3. Des infrastructures critiques innovantes pour la gestion des déchets solides sont mises en place, qui facilitent le développement économique inclusif et équitable.
Dans le cadre de la mise en œuvre du projet, un/e coordonnateur/trice de terrain sera recruté/e pour planifier, coordonner et superviser les activités du projet à Ouanaminthe. Il/elle travaillera en étroite collaboration et en synergie avec les parties prenantes locales incluant la direction départementale du MDE, une plateforme communautaire, des comités de quartier, des organisations locales, la mairie de Ouanaminthe, la société civile et les autorités, leaders, entreprises et acteurs locaux de la GDS.
Fonctions
Sous l’autorité du Représentant Résident Adjoint du PNUD en Haïti, sous la supervision générale de la Cheffe de l’Unité Résilience, et sous la supervision directe du chef de projet, le/la coordonnateur/trice de terrain planifie, coordonne et supervise les activités du projet dans la zone d’affectation. Il/elle supervise l’équipe de terrain et assure la gestion des ressources mises à disposition. En étroite collaboration avec l’équipe du projet et la direction départementale du MDE, il/elle aura à accomplir les tâches suivantes :
• Actualiser et assurer le fonctionnement du dispositif de renforcement des capacités des partenaires locaux, cadres techniques et représentants communautaires de la zone de travail ;
• Faciliter le travail des firmes, des experts, consultants et organisations en charge des études et autres activités du projet sur le terrain tout en assurant la mise en relation avec les acteurs locaux ;
• S’organiser pour que les documents et les informations nécessaires à la préparation des rapports soient soumis à temps et que les dossiers gérés soient bien classés ;
• Coordonner les activités de soutien au niveau départemental, communal et communautaire dans le contexte du plan de travail préparé par la gestion du projet en collaboration avec les communes de la zone d’intervention ;
• Établir et coordonner un mécanisme de travail avec les parties prenantes locales notamment avec la direction départementale du MDE, plateforme communautaire, les comités de quartiers, les autorités et organisations locales, et tout autres acteurs locaux impliqués dans la mise en œuvre ;
• Coordonner et collaborer avec l’équipe technique du projet basé à Port-au-Prince ;
• Gérer rationnellement les ressources mises à disposition dans le cadre du travail ;
• Planifier, en concertation avec les acteurs locaux, l’élaboration des supports programmatiques en lien avec le projet (calendrier de rencontre, ateliers, formations, etc.) ;
• Présenter l’état d’avancement du projet aux acteurs de l’aire d’intervention du projet ;
• S’assurer que toutes les dépenses du projet sur le terrain soient supportées par des pièces justificatives conformes ;
• Participer au bureau central ou ailleurs à toute formation et / ou réunion que la direction du PNUD juge nécessaire ;
• Appuyer le processus d’acquisition des biens et services adéquats nécessaires à la mise en oeuvre du projet ;
• Préparer et soumettre des rapports mensuel et trimestriel, les comptes-rendus de réunions et les rapports d’ateliers ;
• Contribuer à la préparation des rapports annuels et circonstanciés du projet ;
• Contribuer à l’élaboration et/ou à la mise à jour des documents de planification et de programmation du projet : cadres des résultats et des ressources, plans de travail annuels budgétisés et axés sur les résultats, etc. ;
• Aider à la préparation des rapports techniques et financiers en veillant à la qualité de la rédaction, à la véracité des données et au respect de la périodicité et des délais ;
• Appuyer le chef de projet dans la relation de partenariat avec toutes les entités partenaires au niveau local (municipalités, communautés, gouvernement, techniciens et autres) ;
• Accomplir toute autre tâche demandée par son superviseur pouvant faciliter l’atteinte des objectifs du projet ou visant à renforcer les activités du PNUD.
• Traiter tous ses collaborateurs avec équité, sans favoritisme ;
• Manifester un solide engagement à l’égard de l’organisation ;
• Contribuer à la réalisation des missions et des objectifs stratégiques du PNUD ;
• Faire preuve d’un sens aigu des relations humaines et du partenariat et chercher à établir des relations positives avec les partenaires du PNUD ;
• Travailler de façon indépendante, pragmatique, sous forte pression et gérer les frustrations du travail ;
• Démontrer d’excellentes aptitudes de communication orale et écrite ;
• Etablir des rapports solides avec les parties prenantes, les plateformes GDS et la communauté ;
• Avoir une bonne expérience de travail et une bonne connaissance du département du Nord-Est en particulier de la commune de Ouanaminthe et de ses principaux acteurs (Un grand plus).
Qualifications Requises
• Avoir la capacité de travailler avec des équipes multidisciplinaires et multiculturelles et des parties prenantes diversifiées notamment dans un environnement multi-projets ;
• Posséder des capacités avérées de coordination au niveau local et de mobilisation de l’ensemble des acteurs impliqués dans le projet ;
• Avoir une bonne capacité de planifier et d’organiser les tâches ;
• Être capable de travailler sous pression et avec des délais courts ;
• Avoir une bonne connaissance de l’intégration d’une perspective sexospécifique et des groupes minoritaires dans des activités d’un projet.
• Posséder une connaissance dans le domaine de la gestion des déchets et de l’environnement pour appuyer efficacement le processus de renforcement de capacités des municipalités dans le secteur de la GDS ;
• Avoir une connaissance du système des Nations Unies et du rôle des principales institutions dans le domaine de la gestion des déchets ;
• Avoir l’expérience d’interagir avec des collectivités locales de manière participative, sur un mode concertation-communication ;
• Faire preuve d’une bonne connaissance des techniques d’accompagnement des travaux de construction des infrastructures de GDS et des activités de mise en place du système de GDS dans la commune cible ;
• Excellente connaissance du créole et du français écrit et parlé et une grande capacité de rédaction et de synthèse. La connaissance de l’anglais est un atout.
• Connaissance des nouvelles technologies de l’information (logiciels de base, QGIS et/ou SIG, Word, Excel, PowerPoint, pratique de la messagerie électronique et du travail en réseau…).
Formation
Au moins une licence en environnement, agronomie, génie civil, aménagement du territoire, sciences sociales, ou tout autre domaine connexe.
Expériences
Le/la candidat/e doit avoir de solides expériences de travail progressives (d’au moins 7 ans) dans le domaine de la coordination et gestion. Plus spécifiquement, Il/elle doit avoir de l’expérience :
• avérée avec le gouvernement, autorités locales, parties prenantes, organisations locales, acteurs et groupes locaux (obligatoire);
• dans la mobilisation, la sensibilisation, l’engagement communautaire, le développement communautaire participatif ou la gouvernance locale (obligatoire);
• dans la coordination et la fourniture d’appui technique au niveau local en matière de concertation, renforcement des capacités, redevabilité (obligatoire);
• dans la planification et la conduite d’activités et dans la préparation de rapports d’activités et d’état d’avancement (obligatoire);
• dans la planification et la conduite d’atelier d’information et de formation avec des communautés, autorités et groupes locaux et équipes de projet (obligatoire);
• dans les domaines de l’aménagement du territoire, la prévention et la gestion des risques de catastrophes, l’environnement, les changements climatiques ou la gestion de déchets solides (un plus) ;
• en genre et avec les groupes minoritaires (un grand atout) ;
• dans le suivi-évaluation, le suivi de travaux d’infrastructures et la conduite d’études environnementales (un grand atout).
Autres
• Être disposé à faire des déplacements dans d’autres zones d’intervention du projet ;
• Être originaire de la région, avoir une expérience préalable dans la zone et avec les parties prenantes du projet, avoir des compétences en GDS sont un grand plus.