L'inexistence de la recherche au sein de l'Université La Pléiade d'Haitide Dorothy ROSIER| JobPaw.com

L'inexistence de la recherche au sein de l'Université La Pléiade d'Haiti


La notion d’université soulève beaucoup de débat, tant dans le monde intellectuel que dans le social. On peut même mettre en évidence un fidèle rapport qui existe entre l’université et la société, compte tenue d’un ensemble de constats qui peuvent être justifie par une série de réflexion portant sur la corrélation entre l’université et le développement au sein d’une communauté. Cette approche globale n’épargne sans aucun doute les universités qui se situent en Haïti , si nous tenons compte d’un sublime article publié par le quotidien « Le Nouvelliste» en date du 18 février 2014 portant sur l’état des université d’Haïti rapporté en ces termes : « le développement d’Haïti ne peut pas faire l’économie d’une université produisant une recherche efficace».Dans cet article, le Nouvelliste établit une relation de causalité dans le processus du progrès d’une société par rapport à la condition d’existence de l’université. Cette relation cherche à nous montrer qu’on ne peut pas parler de développement durable en absence d’une entité scientifique ayant la capacité de créer le savoir au lieu de le transmettre, comme le dit M. Claude Lagadec.
Lorsqu’Haïti ne se donne pas la possibilité de se doter d’une université qui ne se contente de transmettre la connaissance, est-ce qu’elle peut se permettre de penser à son véritable progrès ? La réponse à cette question peut être faite de l’unanimité si nos conditions de vie n’étaient pas si criantes. Ce dilemme n’épargne aucune personne, aucune institution et il provoque tant de malheurs aux étapes de la construction de notre développement. Le Professeur Yves Dorestal, cité par ce même Article du Nouvelliste opine ainsi : « L’université Haïtienne n’existe pas encore, nous avons tout simplement des écoles supérieures qu’on a réunies en université».D’après ce qu’a dit le Professeur, nous pouvons nous demander : il en est de quoi comme définition a l’Université la Pléiade D’Haïti ? Dans la lutte pour le développement de la société haïtienne, a-t-elle la capacité de produire des réflexions sur des axes spécifiques de ce processus ? Si on résout les problèmes de l’espace de la condition sanitaire, les professeurs pas trop bien qualifies, de la rigidité disciplinaire, de l’acheminement des étudiants vers le marché du travaille, manque d’accessibilité des moyens…, aurait-elle cette capacité ? Ce n’est pas évident ! Parce qu’il y en a d’autres qui s’assurent de ces points, mais quel est leur quote-part dans la transformation sociale du pays ?
Par conséquent, il est probable que le problème de l’UPLEH (Université la Pléiade d’Haïti) va au delà de la susceptibilité, mais quand il s’agit de la subtilité, l’inexistence de la recherche au sein de l’UPLEH n’est-elle pas le principal problème qu’elle est entrain de faire face ? Existe-t-il un centre de recherche à l’UPLEH ? Dans quelle condition est notre coffre-fort de livres ? En ce sens, comment pouvons-nous créer le savoir sans avoir un centre de recherche et une bibliothèque acceptable ? Or la création du savoir se fait par la recherche. Peut-on résoudre le problème de l’inexistence de la recherche sans la mise en place d’un centre de recherche et de bibliothèque universitaire à jour ? Cette question nous invite à analyser l’importance et la faisabilité d’un centre de recherche et d’une bibliothèque dans la vie productive du savoir de l’Université la Pléiade d’Haïti.
Le problème de l’inexistence de la recherche au sein de notre université nous incite à croire qu’il y ait un manque à gagner pour nous autres étudiants. En effet nous proposons comme source de solution La mise sur pied d’un centre de recherche, une entité de valorisation et de diffusion de la recherche et celle de la création d’un fond d’investissement à la recherche. Ce centre aura pour mission de mettre en exergue une politique scientifique caractérisée par la création d’un dispositif d’accompagnement aux étudiants, la mise en place d’un programme de maitrise et doctorat, le développement d’une nouvelle méthode d’évaluation basée sur la production , la création d’un organe pouvant travailler sur la stratégie de diffusion de la recherche, l’organisation de la recherche autour des problématiques publics, la construction d’une nouvelle vie estudiantine qui serait la vie associative et par le développement de partenariat avec d’autres universités locales et étrangères.


La question de la recherche au sein d’une université relève beaucoup d’importance. Sur une démarche analogique nous avons considéré la grande place qu’elle s’occupe dans le budget (2008-2009) de l’université Paris-Sorbonne qui faisait mention sur son site, que le budget de la recherche s’évaluait à 5 millions d’euros, ceux qui représentaient 13,63% de son budget si nous ne tenons pas compte de sa masse salariale. Une analyse comparative n’est pas trop évidente dans le cas de l’UPLEH, car on n’a pas remarqué un grand financement pour la recherche dans son budget. En outre, le problème de la recherche ne serait résolu par la création d’un centre de recherche seulement. Mettre sur pied une bibliothèque contribuerait également à une éventuelle résolution de ce dit problème. Ainsi, nous proposons l’installation d’une bibliothèque à jour ayant une discothèque qui nous permettre de trouver sous forme de CD et DVD un ensemble documents profitables à nos études, et une quantité de livres suffisantes à un certain niveau dans des axes spécifiques à notre champ d’étude. Cette bibliothèque représenterait une arme incontournable dans la vie d’une université. Elle réclamerait une part importante dans le budget de l’université la Pléiade D’Haïti. L’idée de la mise sur pied d’un centre de recherche et d’une bibliothèque demande une certaine mobilisation de ressources tant sur le plan interne qu’externe. En général, cette situation justifie le rôle de l’Etat dans la bonne marche des universités, qui se contente des accréditations, tout en ignorant son rôle de financement. Toujours sur le site de l’université Paris-Sorbonne, on trouve que le budget (2008-2009) de Sorbonne avait reçu une subvention de 20,6 millions d’euros qui représentaient 56,13% du budget de Sorbonne sans tenir compte de sa masse salariale. Or, d’après ce qu’a dit le Dr.Roberson CROIMAIN, qui est le Recteur de l’UPLEH (l’université n’a jamais reçu aucun financement de la part de l’Etat), l’Etat se contente d’être l’organe régulateur seulement. Ce qui nous montre dans quelle situation se trouvent les universités en Haïti face aux engagements qu’elles ont dans la lutte pour le développement du pays.
Par conséquent, nous allons nous accentuer pour le centre de recherche beaucoup plus sur des ressources disponibles à l’interne. Le centre de recherche serait constitué de Directeur, de Coordonnateur, d’Accompagnateur, de Relationniste, de Spécialiste en diffusion de recherche, de Technicien en informatique et d’une Coordination d’étudiants. Les moyens humains précités auront à travailler dans un environnement attrayant, composé de matériel de bureau, de matériel de recherche et un cadre de logement confortable.
Sur le plan externe, nous allons nous contenter d’aller mobiliser des cadres de la fonction publique et ceux d’autres organisations et institutions universitaires, de venir nous donner des conférences-débats sur des axes spécifiques de notre champ d’étude et de la problématique du développement de notre société. Nous allons pouvoir ainsi puiser de leurs expériences.
Pour l’installation de la bibliothèque, les conditions de mobilisations de ressources ne sont pas changées par rapport aux problèmes qui existent. On aura besoin comme ressources humaines sur plan interne : un responsable de bibliothèque, un responsable de registre et un technicien en informatique. Techniquement, on aura besoin de matériel de bureau, de matériel de maintenance, de matériel discothèque ; et une contribution de 1600 livres auprès des étudiants en organisant deux journées du livre au sein de l’université si nous tenons compte de l’effectif en perpétuelle évolution des étudiants, soit 800 étudiants pour l’année en cours , sur une répartition d’un livre par étudiant pendant 2 ans.
Sur le plan externe, on aura besoin comme moyen humain des moniteurs pouvant animer d’un ensemble d’activités intellectuelles, sociales et culturelles au sein de la bibliothèque à l’ intention des étudiants de l’UPLEH. Tandis que, comme moyen technique nous aurons à procéder par une demande de dons de livres auprès de l’UNESCO et de l’OIF, deux entités qui ont l’habitude de réaliser ces gens d’activités.
En vue d’établir avec rectitude l’espace de production, de constater la soutenabilité et la durabilité du projet, d’écarter les biais, d’explorer le champ de la recherche par l’installation du centre, avons-nous pensé à un projet pilote inspiré de l’action de ‘’jobpaw’’ dans sa 3eme édition ‘’Des mots pour le dire’’’.
Ce projet consiste à dépister les nombreuses difficultés dont fait face notre université en vue de produire selon des axes stratégiques un document pouvant guider la marche de l’UPLEH sur la voie de l’excellence. Ce qui serait la contribution d’une génération à ses successeurs.
Les étapes de la réalisation de ce projet seraient résumés par l’organisation d’un programme de conférence , d’un ensemble séminaires de formation , la création d’un espace d’étudiant qui va nous permettre de discuter sur les problèmes de l’université, la formation de groupe d’ateliers travaillant sur des problèmes spécifiques en vue de faire des propositions, la construction d’un document qui serait considéré comme une feuille de route dans la résolution des problèmes de l’UPLEH.
En résumé, l’inexistence de la recherche à l’université est néfaste pour le développement durable d’un pays. Car les grands problèmes vitaux d’une société doivent-être des sujets de réflexion dans ces espaces. D’après sa mission d’université, l’UPLEH doit à tout prix mettre sur pied un centre de recherche et une bibliothèque à jour. En ce sens, elle ferait un grand pas vers son évolution. Il reste à savoir quand l’Etat décidera de comprendre la nécessité de participer dans le profond progrès des universités en Haïti
Rubrique: Education
Auteur: Dorothy ROSIER | rosedor184@yahoo.fr
Date: 15 Mars 2016
Liste complète des mémoires et travaux de recherche