Renforcement de capacités organisationnelles des associations de victimes du choléra en HaïtipourAvocats sans frontières Canada| JobPaw.com
Introduction

Le 29 février 2004, le Conseil de Sécurité adoptait la résolution 1529 jetant les assises de ce qui deviendra plus tard la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH). Dans le cadre de cette mission déployée le 1er juin 2004, alors que sévissait une épidémie de choléra au Népal, l’Organisation des Nations Unies (ONU) déployait un contingent de Casques bleus népalais à la mi-octobre 2010 dans la zone de Meille, tout près de Mirebalais . Le 21 octobre 2010, le gouvernement haïtien déclarait officiellement l’existence d’une épidémie de choléra en Haïti, maladie pourtant éradiquée au pays depuis au moins un demi-siècle .

Entre 2010 et 2016, l’ONU a refusé d’admettre sa responsabilité dans ce dossier et de prendre des mesures pour répondre aux demandes d’indemnisation des victimes. En août 2016, le Rapporteur spécial sur l’extrême pauvreté et les droits de l’homme Philip Alston a conclu que la position de l’ONU est « moralement inadmissible, juridiquement indéfendable et politiquement contre-productive » . Quelques jours plus tard, l’ONU reconnaissait avoir « joué un rôle » dans l’introduction de l’épidémie en Haïti . En octobre 2016, un fonds à contribution volontaire a été créé afin de traiter et d’éliminer le choléra en Haïti et d’offrir une assistance matérielle aux personnes les plus affectées .

Le 1er décembre 2016, l’ancien Secrétaire général de l’ONU a présenté des excuses officielles aux Haïtien.ne.s et a présenté la nouvelle approche de l’organisation dans la


lutte contre le choléra en Haïti. Un des principes fondamentaux qui sous-tend cette nouvelle approche est de « placer les victimes au centre de l’action et répondre à leurs besoins et à leurs préoccupations » . En 2016, le Secrétaire général des Nations Unies s’était engagé à « consulter les victimes, leurs familles et les communautés dans le cadre de la mise au point du dispositif » . Or, peu d’efforts ont été réalisés jusqu’à présent pour connaître les préférences des victimes relativement aux démarches envisagées, les principales associations de victimes n’ayant été impliquées dans aucune consultation.
Présente en Haïti depuis 2005, Avocats sans frontières Canada (ASFC) a démarré en 2017 le projet « Accès à la justice et lutte contre l’impunité en Haïti (AJULIH) ». Ce projet, mis en œuvre par ASFC et ses partenaires sur le terrain, notamment la Fondation Konesans ak Libète (FOKAL), l’Office de la protection du citoyen (OPC) et les associations des droits humains, est financé par Affaires mondiales Canada (AMC). Le projet aspire à contribuer à l'amélioration de l'accès à la justice des personnes en situation de vulnérabilité ; contribuer à la lutte contre l’impunité et la corruption ; contribuer à dynamiser la participation citoyenne aux processus démocratiques. Pour y arriver, ASFC appuie les organisations de la société civile dans la mise en œuvre d’activités visant le renforcement de leurs capacités en matière de plaidoyer, d'éducation citoyenne et de droit. C’est dans cette optique qu’ASFC s’implique depuis près de quatre ans dans une campagne de plaidoyer pour le respect des droits des victimes du choléra aux côtés de plusieurs organisations de victimes.
Une étude de faisabilité a été lancée à l’occasion d’une table ronde à New York en juin 2019. Cette étude, réalisée par ASFC en collaboration avec l’Institut Interuniversitaire de Recherche et de Développement (INURED), visait notamment à faire connaître les besoins, attentes et priorités des victimes. L’étude a subséquemment été lancée en Haïti en janvier 2020 et de nombreux efforts de plaidoyer ont été mis en œuvre pour sensibiliser les acteurs du dossier. Néanmoins, force est de constater que, 10 ans après l’introduction du choléra en Haïti, les victimes du choléra ne bénéficient toujours pas d’une assistance suffisante qui tient compte de leurs besoins réels, et leur voix peine toujours à être entendue sur le dossier, notamment en ce qui a trait à la mise en œuvre des mesures déjà déployées par l’ONU dans certaines régions. C’est dans cette optique qu’un événement de commémoration avait été organisé en octobre 2020 par les associations de victimes, en partenariat avec ASFC, pour marquer les 10 ans du choléra en Haïti sur le thème: «10 ans après: l’expérience des victimes du choléra et les impacts de la maladie en Haïti ». Un renforcement de capacités des OSC de victimes du choléra permettra en ce sens de pérenniser les acquis en matière de développement et de consolidation organisationnelle.


Description de taches

Objectif général

Ce mandat vise à renforcer les capacités des OSC de victimes du choléra sur le plan organisationnel afin qu’elles soient mieux outillées pour faire connaître leur vécu et mener des actions concertées de plaidoyer axées sur une plus grande reconnaissance et jouissance de leurs droits.

Objectifs spécifiques
L’accompagnement fourni aux OSC vise plus spécifiquement à leur permettre de :

1. Accroître les connaissances et compétences des OSC en matière de gestion (administrative, financière et logistique), de développement organisationnel, d’initiation à l’élaboration et la gestion de projets et d’activités et de suivi et d’évaluation;

2. Développer et mettre en œuvre des stratégies de développement organisationnel répondant à leurs besoins spécifiques en vue de renforcer leur leadership et leur pérennité ;
3. Contribuer à favoriser la pérennité des OSC de victimes du choléra ;
4. Maximiser les synergies entre les OSC de victimes du choléra et autres alliés potentiels dans le dossier ;

Résultats attendus

1. Trois (3) OSC de victimes du choléra ont des connaissances et compétences accrues en matière de gestion (administrative, financière et logistique) et de développement organisationnel, d’élaboration et de gestion de projets, de suivi et évaluation ;
2. Trois (3) OSC de victimes du choléra sont outillées afin de développer des stratégies de développement organisationnel répondant aux besoins spécifiques desdites OSC en vue de renforcer leur leadership et leur pérennité ;
3. Trois (3) OSC de victimes du choléra sont mieux outillées pour favoriser leur pérennité ;
4. Trois (3) OSC de victimes du choléra développent de meilleures synergies entre elles et avec d’autres alliés potentiels dans le dossier ;


Profil du consultant ou des consultants ou de la firme

Qualifications

- Détenir un diplôme universitaire dans le domaine de la gestion, des communications, de l’éducation, du droit ou de tout autre domaine connexe pertinent ;
- Au moins 5 années d’expérience en matière de formation et de renforcement de capacités organisationnelles d’OSC ;
- Maîtrise des enjeux administratifs, financiers et logistiques de la gestion et du développement organisationnel, de la démarche d’élaboration et de gestion de projet, du suivi et de l’évaluation ainsi que des méthodes pédagogiques ;
- Excellentes capacités en matière de supervision et de cocréation de formations, d’activités de renforcement de capacités, de développement de plan et d’outils organisationnels ainsi que de rédaction de rapports ;
- Excellentes capacités d’adaptation du travail aux réalités des OSC de victimes, particulièrement dans une perspective d’inclusion des femmes et des populations en situation de vulnérabilité ;
- Connaissance du contexte sociopolitique et de la situation des droits humains en Haïti ; - Capacité de travailler avec d’autres acteurs concernés, sens de la diplomatie, et vision stratégique ;
- Grandes capacités pour le travail d’équipe, entregent, intelligence interpersonnelle et interculturelle, esprit d’initiative et débrouillardise ;
- Maîtrise du français et du créole (oral et écrit) ;
- Avoir une expérience avérée en consultation d’au moins 3 ans ;
- Être sur place pendant la durée du mandat;
- Disposition à se déplacer ou voyager si nécessaire ;
- Forte motivation associative et sens de la solidarité internationale ;
- Maîtrise des outils et logiciels informatiques requis pour la réalisation des plans et autres outils et livrables prévus ;
- Forte capacité à gérer le temps et les priorités.

Atouts
- Maîtrise de l’anglais ;
- Expérience ou connaissances liées aux droits des victimes du choléra en Haïti ;
- Connaissances des instruments de protection des droits humains ;
- Maîtrise de la terminologie juridique ;
- Expérience et connaissances en matière de communication sociale.


Dossier d’appel d’offres

Cliquer ici pour télécharger le dossier complet d’appel d’offres


Envoyer le pli à

Les personnes intéressées doivent soumettre leur dossier de candidature d’ici au 5 novembre 2021 par courriel.

Les candidatures doivent être soumises à l’adresse suivante : recrutement.haiti@asfcanada.ca. S.V.P. inscrire comme objet du courriel « Recrutement – Renforcement organisationnel choléra ».

Les dossiers de candidature doivent comprendre les éléments suivants :
- Méthodologie détaillée;
- C.V.;
- Lettre de motivation;
- Proposition financière.


N.B.- Le document complet de l'appel d'offres se trouve en attachement.


Remarques contact

recrutement.haiti@asfcanada.ca


Autres remarques

Nous remercions tou.te.s les candidat.e.s de leur intérêt. Toutefois, seules les personnes sélectionnées pour une entrevue seront contactées.