Traite des Personnes : Contexte en Haïti
Haïti occupe une place unique dans l'histoire du monde moderne en tant que première république noire indépendante créée le premier jour de l’an de l’année 1804. Dès sa création, Haiti s’est érigé comme un des principaux architectes des droits humains dans le monde en offrant, entre autres, à l’humanité la lutte contre la traite des personnes. Cependant après plus de 200 ans, la traite des personnes reste et demeure vivant au sein de la société. Force est de constater que ce fléau me-nace l’édifice sociétal en mettant en péril le respect de la protection des fondements du droit fonda-mental qu'est la liberté.

Aujourd’hui, Haiti est considéré comme pays d’origine, de transit et de destination pour les hommes, les femmes et les enfants victimes de traite des personnes à des fins de travail forcé et d’exploitation sexuelle. Selon les rapports 2016 - 2018 du département d’État sur la traite des per-sonnes, le pays occupe la catégorie 3, c’est-à-dire un pays qui ne respecte pas les normes mini-males de la loi sur la protection des victimes de la traite (TVPA ) et qui n’alloue pas de ressources suffisantes pour la mettre en œuvre. L’année dernière, Haiti a réalisé des progrès en occupant la catégorie 2, toutefois beaucoup d’effort reste à faire et notamment en matière de poursuite.

Momentum pour le changement

L'adoption de la loi de 2014 contre la traite des personnes a créé un élan considérable pour le chan-gement de donne dans le pays. La nouvelle législation proscrit de nombreuses formes de traite, en accordant une attention particulière à un large éventail d'activités de traite d'enfants (âgés de moins de 18 ans). Plusieurs autres indicateurs illustrent la dynamique de changement dont nous parlons. A ce titre, nous pouvons citer :

• La mise en place par arrêté présidentiel du Comité National de Lutte contre la Traite des Personnes (CNLTP) ;
• La tenue de la première Conférence Nationale relative à la lutte contre la traite des per-sonnes en Haïti en juin 2017 ; laquelle a été réalisée sous le haut patronage de la prési-dence d’Haïti.
• L’élaboration de la Stratégie et Plan National de Lutte contre la Traite des Personnes ;
• La publication des Directives sur la Prise en charge des enfants privés de protection paren-tale en octobre 2018 par l’IBESR.

De plus, il convient de noter le lancement officiel par l’Etat Haïtien, l’USAID et Lumos de la Straté-gie et Plan d'action de lutte contre la Traite des Personnes et le projet Bâtir un Environnement Solide pour Eradiquer la Traite des Personnes (Projet BEST) en date du 31 juillet 2019. Ce der-nier est financé par le gouvernement américain à travers la USAID et est implémenté par Lumos et ses partenaires. Il a pour principal objectif d’aider l’Etat haïtien, les autorités locales et la société civile à prévenir, reconnaître, combattre et protéger les victimes de traite des personnes.

Contexte de la consultation
Le premier objectif du projet BEST vise à ‘’Sensibiliser le public sur les dangers, conséquences légales et les différentes formes de traite des personnes’’. Il s'agit de sensibiliser tous les niveaux -du grand public, des communautés et des familles, l’Etat et à la société civile -, entre autres, à la question de la traite des êtres humains. Dans un premier temps, une analyse sur les connaissances, attitudes et pratiques (CAP) sera effectuée pour évaluer leur niveau de connaissance de la traite et pour comprendre subjectivement et objectivement les facteurs qui perpétuent ce problème.
Pour ce faire, des experts (un consultant ou une firme de consultation) aideront le CNLTP à mener cette analyse en collaboration avec les firmes et/ou associations spécialisées dans la communication. Avec les résultats de cette étude, les partenaires du projet aideront le CNLTP à élaborer une stratégie de communication globale et multidimensionnelle sur le changement de comportement en vue de parvenir à une diminution progressive de la traite des personnes jusqu’à son éradication.

Objectif général
L'étude sur les connaissances, les attitudes et les pratiques (CAP) est prévue pour la première année de mise en œuvre du projet BEST et elle comporte deux principaux objectifs :
1. Fournir les preuves nécessaires pour éclairer la conception et l’élaboration de la stratégie de communication axée sur le changement de comportement (BCC )
2. Établir une ligne de base solide sur les connaissances, pratiques et attitudes pouvant permettre de suivre les changem ents de comportement dans le temps.

Responsabilités du consultant/firme de consultation
o Développer un plan détaillé de l’étude CAP qui inclura la conception, la méthodologie de l’étude, les procédures d’échantillonnage, le calendrier d’exécution détaillé et la proposition financière.
o Avoir des discussions préliminaires avec l’équipe de Monitoring, Evaluation et Apprentissage de LUMOS et de CRS ainsi que les responsables de programmes des deux institutions incluant L’association Internationale des Femmes Juges (IAWJ).
o Présenter la méthodologie aux acteurs clés, en particulier le CNLTP, l’IBESR, OPC, la BPM, la Polifront, l’USAID, LUMOS, CRS, IAWJ et autres ;
o Réaliser une revue rapide de la littérature existante ;
o Développer les instruments de collecte de données et proposer un logiciel approprié pour leur traitement ;
o Former les équipes de collecte de données
o Conduire l’enquête
o Développer et soumettre un rapport initial
o Animer des ateliers de présentation des résultats incluant les recommandations
o Soumettre un rapport final.

o Master en Sciences humaines (sociologie, psychologie, ethnologie, communication, action humanitaire, science de l’éducation) ou discipline connexe.
o Au moins 5 ans d’expérience dans le domaine de la recherche, des études qualitatives et quantitatives. Avoir déjà réalisé ou participé à une étude CAP avec un haut niveau de responsabilité ;
o Solides compétences en recherche analytique, quantitative et qualitative.
o Avoir des compétences en statistiques et la capacité de travailler avec des logiciels y relatifs
o Solide compétence analytique et des méthodes d’enquête ;
o Leadership prouvé et bonne capacité de communication ;
o Connaissance des milieux ruraux et urbains d’Haïti ;
o Connaissance de la culture haïtienne
o Connaissance des principes humanitaires, des notions de protection de l’enfant, des notions de base en matière de lutte contre la traite des personnes ;
o Maitrise des logiciels de base de MS office et de ceux en rapport avec les bases de données
o Habilité à respecter les délais ;
o Maitriser le français et le créole, l’anglais est un atout.
o Habilité à conduire une équipe de recherche et à travailler dans des milieux et conditions difficiles (zones inaccessibles, dépourvues d’infrastructures et de lieux de restauration.

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Haiti.Office@wearelumos.org