Le Projet d’appui à la santé sexuelle et reproductive égalitaire (PASSREL) s’inscrit dans le cadre de l’appui du Gouvernement du Canada à
la santé sexuelle et reproductive en Haïti. Il a pour objectif ultime « l’amélioration de l’exercice du droit à la santé, particulièrement à la
santé et aux droits sexuels et reproductifs (SDSR), de 55 000 citoyen·ne·s haïtien·ne·s (40 755 adolescentes/femmes et 14 591
adolescents/hommes) de la commune de Croix-des-Bouquets (CDB) ».
Les interventions du projet devront permettre un meilleur accès des adolescentes et femmes ciblées aux soins de santé acceptables et de
qualité, en plus d’une attitude plus positive des communautés ciblées, des prestataires de services et de soins et des instances
décisionnelles et gouvernementales vis-à-vis d’un plus grand contrôle des adolescentes, femmes et personnes marginalisées sur leur
santé ainsi que leurs droits sexuels et reproductifs (SDSR) et face à l’élimination de la violence sexuelle fondée sur le genre (VSFG).
PASSREL pallie à la faible offre de services et des soins destinés aux adolescentes et aux femmes, notamment pour la prévention du
cancer du col de l’utérus et la réparation des fistules obstétricales ; le manque de respect et les mauvais traitements subis par les femmes
au moment d'accéder aux soins dans les institutions de santé ; et la pluralité des discriminations vécues par les plus vulnérables,
notamment les travailleur·se·s du sexe, les femmes et filles vivant avec un handicap ainsi que les lesbiennes, gais, bisexuel·le·s,
transgenres et intersexes (LGBTI).
Le projet PASSREL s’aligne avec l’Objectif de Développement Durable N°3 (ODD 3) qui ambitionne de « Donner aux individus les moyens
de vivre une vie saine et promouvoir le bien-être à tous les âges » ainsi que l’ODD 5 qui vise à « Parvenir à l’égalité des sexes et
autonomiser les femmes et les filles ». À travers plusieurs approches clés et innovations adaptées au contexte du pays, le projet a pour
objectif de réduire les barrières structurelles et individuelles à l’accès à des services de santé de qualité et inclusifs, permettant
d’améliorer l’autonomisation des adolescentes et femmes, et des haïtiens du département de l’Ouest en général. Crucial pour le droit à la
santé des adolescentes, des femmes, et des personnes vulnérables, et en particulier pour leur SDSR, le projet se base sur des approches
communautaires et féministes dans le but d’apporter un changement durable et des dynamiques transformatrices, particulièrement en
faveur des femmes et des adolescentes. De manière globale, le renforcement du pouvoir des adolescentes, femmes et personnes
marginalisées ciblées à prendre en charge leur SDSR ainsi que l’amélioration de leur accès à des services SDSR adaptés et de qualité
doivent permettre de favoriser leur bien-être, facteur essentiel pour un développement durable et une réduction de la pauvreté.
PASSREL est structuré autour de deux axes d’intervention complémentaires (résultats intermédiaires) :
? Le premier axe vise l’amélioration de l’imputabilité des instances gouvernementales dans le domaine de la santé,
particulièrement de la SDSR, en lien avec l’amélioration des capacités des institutions de santé à offrir des services en SDSR
tenant compte des sexospécificités, respectueux des droits et de l’environnement et répondant aux besoins des adolescentes,
femmes et personnes marginalisées;
? Le deuxième axe vise à accroître l’efficacité des organisations de la société civile (OSC) et des citoyen·ne·s haïtien·ne·s à faire
valoir leur droit à la santé et en particulier leurs droits en matière de SDSR, particulièrement chez les adolescentes et les femmes
ainsi qu’à accroître les capacités de ces détenteur·trice·s de droits à participer aux processus décisionnels en la matière.
Un consortium formé de cinq partenaires dont 2 organisations canadiennes, soit la Fondation Paul Gérin-Lajoie (Fondation) et l’Association
Canadienne des Sages-Femmes (ACSF) ainsi que 3 organisations partenaires haïtiens, dont la Fondation pour la Santé Reproductive et
l’Éducation Familiale (FOSREF), l’Association des Sages-Femmes d’Haïti (ASFH) et la Société Haïtienne d’Obstétrique et de Gynécologie
(SHOG) met en commun leurs expertises pour mettre en œuvre le projet. De plus, le consortium favorise une approche intégrée pour
l’implémentation de PASSREL en collaborant étroitement avec le Ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP) via la Direction
de la Santé de la Famille (DSF), la Direction sanitaire de l’Ouest (DSO) et l’Unité d’arrondissement sanitaire (UAS) de CDB.
Plus concrètement, le projet agit à deux niveaux: améliorer l’offre et promouvoir la demande de services. D’une part, 7 institutions de santé
(IS) de la commune de la CDB et alentours ont été ciblées pour recevoir un appui technique et matériel dans le but d’améliorer les services
de SDSR offerts dans la zone d’intervention. D’autre part, au niveau communautaire, le projet a collaboré avec 30 organisations
communautaires de base (OCB) au cours de sa mise en œuvre, en leur apportant notamment diverses formations de renforcement de
capacités et un appui technique transversal pour la mise en œuvre de leur activité communautaire d’IEC sur les thématiques de la SDSR et
l’égalité de genre et inclusion. 25 agents de santé communautaires polyvalents (ASCP) ont été engagés et formés au cours du projet pour
effectuer des sensibilisations communautaires aux alentours des IS appuyés, ainsi que 75 pairs éducateurs. Par ailleurs, deux associations
professionnelles locales, l’ASFH et la SHOG sont renforcées en capacités pour promouvoir les droits en matière de SSR.
Le projet est mis en œuvre pour une durée de 5 ans (avril 2021 à mars 2026) : les activités se dérouleront d’avril 2021 à septembre
2025 et le Projet se clôturera administrativement en mars 2026. PASSREL est financé à hauteur de 7 254 950 $CA, dont 6 849 305 $CA
d’Affaires mondiales Canada.
Résumé du projet
Le modèle mis en œuvre dans PASSREL s’inscrit dans la théorie du changement suivante :
(1) si les citoyen·ne·s, notamment les plus vulnérables et marginalisés, sont renforcés et habilités à prendre en charge leur santé,
connaître et revendiquer leurs droits,
(2) si les espaces de concertation et de reddition de compte entre les instances gouvernementales et la société civile sont élargis,
inclusifs, effectifs et d’intérêt pour les groupes vulnérables en matière de SDSR,
(3) si les instances gouvernementales et les institutions de santé rattachées sont efficaces, équitables, adaptées et responsables
et
(4) si cet exercice est appuyé par l’ASFH et la SHOG dans leur rôle de chef de file en matière de SDSR et de plus, acteurs clés dans
la CDB,
ALORS l’exercice du droit à la santé des Haïtien·ne·s, particulièrement à la SDSR, s’améliorera, dans une perspective de
développement durable et équitable.
Bien-fondé du mandat
Les activités de PASSREL se terminent sur le terrain le 30 septembre 2025. Cette évaluation s’inscrit donc à la fin de cinq années de mise
en œuvre du projet. Le processus de conception des présents Termes de Référence (TDR) a été réalisé de façon participative, impliquant
les partenaires principaux du projet.
L’objectif global de l’évaluation est de fournir les éléments nécessaires pour un rapportage final auprès du bailleurs de fonds, en analysant la
performance globale du projet sous l’angle des critères CAD. Les conclusions de cette évaluation permettront au consortium et à ses
partenaires de documenter les forces et les faiblesses du projet, afin d’en tirer des enseignements généraux et des apprentissages pour
d’éventuels développements de stratégies plus efficaces à l’avenir.
Résumé du poste :
Les résultats attendus sont les suivants :
1. Chaque niveau de résultats du modèle logique est évalué à travers l’utilisation des indicateurs quantitatifs et qualitatifs (IOV du
cadre de mesure des rendements) et analysé à l'aune des activités réalisées et des effets/impacts générés -directs ou indirects,
prévus ou imprévus- par le projet;
2. Le projet est analysé par rapport à l'atteinte des deux objectifs principaux qui lui ont été assignés, à savoir : (i) améliorer l'offre de
services en SDSR, (ii) favoriser la demande de services en SDSR
3. Le projet est évalué à la lumière du mode opératoire qui a été mis en œuvre : changement de comportements au niveau
communautaire concernant la SDSR, prise en main par les groupes cibles de leur santé sexuelle et reproductive, sensibilisation
par les pairs, participation communautaire, renforcement technique et matériel des prestataires de soins, approche intégrée,
interaction entre les acteurs et leurs rôles respectifs, intégration de l’égalité de genre et inclusion et de l’aspect environnemental
etc. ;
4. Un rapport d’évaluation finale est élaboré et des recommandations spécifiques et précises sont formulées.
Globalement, l’évaluation permettra de déterminer dans quelle mesure le projet a amélioré l’effectivité du droit à la santé, et notamment
à la SDSR, des adolescentes, femmes (a/F) et hommes de l’arrondissement de la CDB. Pour cela, l’évaluation devra répondre aux objectifs
spécifiques suivants :
- Évaluer la pertinence du projet en lien avec les besoins des a/F des communautés ciblées ainsi qu’en lien avec le contexte du pays et
de la zone d’intervention ;
- Apprécier la prise en compte des critères de genre et de critères environnementaux dans la conception puis la mise en oeuvre du
projet
- Évaluer la cohérence interne et externe du projet ;
- Évaluer l’efficacité, c’est-à-dire si et dans quelle mesure les objectifs et les résultats visés du projet ont été atteints par rapport à la
situation de départ, et la qualité des activités réalisées ;
- Évaluer l’efficience, dont la performance organisationnelle et financière de tous les partenaires, tenant compte des différents
ajustements faits sur le projet pour s’adapter au contexte évolutif du projet ;
- Évaluer les impacts positifs et négatifs, prévus et non prévus, du projet auprès des bénéficiaires direct-e-s et indirect-e-s ;
- Évaluer la viabilité et la durabilité des actions et bénéfices du projets, y compris en termes d’égalité de genre ;
- Identifier les principaux points forts, les faiblesses et les défis du projet, ainsi que les facteurs de réussite/échec des résultats
obtenus ;
- Apprécier la mobilisation, l'implication et l’appropriation des partenaires, des acteurs-rices du projet et autres parties prenantes (y
compris les personnes ciblées);
- Évaluer l’identification des risques pouvant nuire au bon déroulement du projet, la réactivité du projet et des partenaires face à un
changement de contexte, et le réalisme des mesures de mitigation proposées
- Identifier les bonnes pratiques et les leçons apprises, et fournir des recommandations aux partenaires, bailleurs de fonds et autres
organisations de la coopération internationale pour une éventuelle mise à l’échelle du projet (dans le pays, ou autre territoire).
Le travail de la firme devra être réparti en 45 jours travaillés maximum, entre le 1er juillet 2025 et le 30 septembre 2025, à partir de la
date de signature du contrat. Ce délai comprend les travaux de terrain, de bureau et de rédaction des rapports provisoires et définitifs.
Compétences et qualifications requises :
Profil du prestataire
Le/la prestataire devra avoir le profil suivant :
? Etre une firme ou groupe de consultant-e-s
? La firme ou groupe de consultant-e-s peut être composé d’expert-e-s haïtien-ne-s et internationaux (un atout)
? Le/la consultant-e principal-e doit détenir un diplôme universitaire d’au moins BAC+5 en santé publique, en ingénierie du
développement, en socio-économie, en sciences sociales ; en évaluation.
? Avoir une bonne connaissance du système de santé haïtien et des enjeux relatifs à la santé sexuelle et droit reproductifs ;
? Très bonne maîtrise des approches féministes et des enjeux en termes d’égalité de genre et inclusion ;
? Avoir déjà réalisé au moins trois évaluations similaires (obligatoires);
? Bonne connaissance de la gestion axée sur les résultats;
? Bonne connaissance de la zone d’intervention du projet;
? Parfaite maîtrise de la langue française;
? Être disponible pour travailler sur le terrain (en fonction de la faisabilité au niveau sécuritaire) et/ou démontrer la capacité à
mobiliser des ressources locales pertinentes pour certaines étapes du mandat.
Les dossiers de candidature comporteront les pièces suivantes :
? Une présentation de la firme ou du groupe de consultant-e-s accompagnée des curriculum vitae; ;
? Une proposition technique expliquant la démarche méthodologique et les outils que le prestataire utilisera ;
? Une offre financière précisant les honoraires de la firme, les indemnités de déplacement s’il y a lieu, ou tout autre coût afférent à
la mission (coûts d’organisation des rencontres/focus group, prises en charge éventuelles des participant-e-s, etc...) ;
? Une preuve de l’exécution satisfaisante d’au moins une étude similaire.
? Au moins trois références professionnelles.
Les dossiers de candidatures doivent être envoyés par courriel avec mention « Évaluation finale PASSREL », au plus tard le 17 mai 2025 à 17h00, à l’adresse suivante : dsorne@fondationpgl.ca. Les candidatures féminines sont encouragées.
01/01/1970 à 00:00
Proposition technique et financière
La firme candidate élaborera une proposition technique expliquant sa compréhension des termes de référence et du livrable attendu, la
démarche méthodologique ainsi que les outils et procédés qu'il compte utiliser pour atteindre les résultats escomptés. La méthodologie
utilisée doit être mixte (qualitative et quantitative) et participative. La proposition technique devra contenir un chronogramme d’activités,
qui tiendra compte des besoins du consortium et des rencontres à effectuer sur le terrain.
Il est également attendu une offre financière compétitive détaillée pour la pleine réalisation du mandat.